Thèse soutenue

Gestion collective d’un risque ravageur pour améliorer la résilience des systèmes fourragers. Modélisation bioéconomique de la gestion des pullulations de campagnols terrestres
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Auteur / Autrice : Romain Dureau
Direction : Philippe JeanneauxYves Michelin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 09/12/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR 1273 Métafort - AgroParisTech-Inra-Irstea-VetAgroSup. Mutations des activités des espaces et des formes d'organisation dans les territoires ruraux
Jury : Président / Présidente : Pascale Combes-Motel
Examinateurs / Examinatrices : Claire Mosnier, Claude-Denys Fluet
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Lupton, Alexandre Gohin

Résumé

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Depuis les années 1970, certains territoires d’élevage de moyenne montagne fortement spécialisés dans la production herbagère subissent les pullulations régulières et intenses d’un rongeur ravageur des prairies : le campagnol terrestre (Arvicola terrestris scherman). Tous les 5 à 10 ans selon les caractéristiques locales du paysage, les prairies exposées voient leur production fourragère diminuer de 50% en moyenne, déstabilisant les systèmes fourragers et occasionnant des pertes économiques significatives. Malgré les méthodes de lutte directes et indirectes proposées, la dimension collective de la gestion de ce risque sanitaire et les coûts associés à la lutte rendent difficile la mobilisation des éleveurs. Au-delà de l’efficacité technique des méthodes de lutte, nous proposons d’interroger les défaillances de l’action collective au regard des institutions et des incitations mises en place pour augmenter la participation des éleveurs à la maîtrise des populations de rongeurs. Notre objectif est de déterminer la ou les stratégie(s) de gestion les plus pertinentes pour créer les conditions d’un meilleur engagement des éleveurs dans la lutte. Notre méthodologie repose d’une part sur trois séries d’enquêtes qualitatives auprès d’éleveurs et d’acteurs institutionnels, et d’autre part sur une approche par la modélisation des systèmes fourragers en situation d’aléas multiples (jeu sérieux) et des incitations à la lutte contre les pullulations (modèle multiagent informatique). Nous démontrons que les coûts élevés relatifs à l’action collective (coûts directs, coûts d’opportunité, coûts de transaction) sont un élément important pour expliquer la sous-implication des éleveurs, mais qu’il convient d’interroger plus globalement le manque d’action collective comme un manque de coordination. La théorie néo-institutionnelle et la théorie du capital social sont intéressantes pour analyser cette situation paradoxale de groupe latent au sens d’Olson (1965). Nous proposons de concevoir l’action collective comme un iceberg dont la partie émergée (les structures formelles : institutions, contrats, subventions, coûts) ne peuvent exister que s’il existe une partie immergée conséquente (les structures informelles ou capital social : connaissance, partage, confiance, réseaux, information). Notre étude aboutit à la formulation de recommandations de politiques publiques afin de renforcer l’efficace des dispositifs déjà en place.