Thèse soutenue

Etude du dysfonctionnement des macrophages de patients atteints de maladie de Crohn vis-à-vis de l'infection par les bactéries Escherichia coli adhérentes et invasives

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Auteur / Autrice : Clara Douadi
Direction : Anthony Buisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Microbes, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l’Hôte
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Valérie Livrelli, Marie-Agnès Bringer, Margarita Martinez-Medina
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Espéli, Gilles Boschetti

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La maladie de Crohn (MC) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, dont la physiopathologie résulterait d’une interaction anormale entre le microbiote intestinal et le système immunitaire de l’hôte sous l’influence de facteurs génétiques et environnementaux. Les anti-TNF-α représentent la classe thérapeutique considérée comme la plus efficace pour traiter les patients, mais dont les mécanismes d’action restent imparfaitement connus et jusqu’à 30% des patients sont non répondeurs. La muqueuse intestinale des patients atteints de MC présente une colonisation anormale de bactéries E. coli adhérents et invasifs (AIEC) et un excès de macrophages de type pro-inflammatoire. Le laboratoire a montré que les macrophages des patients atteints de MC présentent un défaut de contrôle des bactéries AIEC. La problématique de ma thèse était de décrypter le comportement des macrophages de patients atteints de MC vis-à-vis de l’infection par les bactéries AIEC et d’identifier les mécanismes moléculaires afin de proposer de nouvelles solutions thérapeutiques. Une première étude a permis de confirmer que les macrophages de patients atteints de MC présentent un défaut de contrôle de la réplication des bactéries AIEC et sécrètent une quantité excessive de cytokines pro-inflammatoires. Ce dysfonctionnement macrophagique est en lien avec le processus autophagique et notamment les polymorphismes ULK-1 et IRGM. Une étude fonctionnelle in-vitro a mis en lumière le rôle clé joué par ULK-1, protéine initiatrice de l’autophagie, dans la prise en charge des bactéries AIEC intra-macrophagiques. Une deuxième étude a permis de révéler que le traitement anti-TNF-α diminuait de 73% la survie des bactéries AIEC au sein des macrophages de patients atteints de MC. Ce mécanisme d’action des anti-TNF-α est en partie médié par leur capacité à moduler l’expression des protéines CHI3L1 («chitinase 3-like 1») et FLOT-1 («flotillin-1»), et le blocage de la protéine CHI3L1 dans les macrophages renforce l’activité bactéricide de ces derniers vis-à-vis des bactéries AIEC. L’ensemble de ces travaux ont contribué à mieux caractériser le défaut des macrophages de patients atteints de MC vis-à-vis de l’infection par les bactéries AIEC. Ils mettent en lumière de nouvelles protéines macrophagiques et particulièrement la protéine CHI3L1. Cette dernière pourrait représenter, à l’avenir, une nouvelle cible thérapeutique dans la MC, visant à rétablir la capacité microbicide des macrophages intestinaux.