Association de l'écorce de Saule et de la Grande Camomille : une alternative thérapeutique aux traitements de fond de la migraine
Auteur / Autrice : | Rémi Shrivastava |
Direction : | Lénaïc Monconduit |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 22/10/2020 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2017-2020) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Neuro-Dol (Clermont-Ferrand) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Ducki, Jérôme Busserolles |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Ducros, Pascal Fossat, Cyril Rivat |
Mots clés
Résumé
Les propriétés anti migraineuses du Tanacetum parthenium sont essentiellement attribuées à son principal principe actif : le parthénolide. Son mécanisme d’action n’est pas encore élucidé, mais des études montrent qu’il pourrait agir en désensibilisant le récepteur TRPA1. Or, par son expression dans les terminaisons nerveuses des nocicepteurs méningés, TRPA1 pourrait jouer un rôle dans la physiopathologie de la migraine. Notre hypothèse est que le parténolide pourrait augmenter le seuil de déclenchement des migraines en désensibilisant les récepteurs TRPA1. Pour tester notre hypothèse, nous avons dans un premier temps entrepris d’évaluer l’efficacité et le mode d’action du parthénolide dans un modèle murin de migraine. En combinant des approches comportementales, immunohistochimiques, électrophysiologiques in vivo, nous avons montré que le parthénolide, administré en intrapéritonéal, prévient l’hypersensibilité cutanée céphalique induite par des injections répétées de substances inflammatoires (ou soupe inflammatoire : SI) à la surface des méninges. Nous avons montré que le parthénolide peut agir au niveau périphérique où sont situés les récepteurs TRPA1. En effet, l’application du parthénolide directement à la surface des méninges a montré une diminution de l’activité spontanée et évoquée des neurones nociceptifs non spécifiques du noyau spinal caudal du trijumeau (Sp5c) provoquée par l’application de SI. Enfin nous avons montré que le parthénolide est capable de se lier aux récepteurs TRPA1 via une réaction d’addition de Michael sur les cystéines, comme le montrent nos études de résonance magnétique nucléaire et de thermophorèse. Par ailleurs une étude clinique ouverte avait également montré l’efficacité du Tanacetum parthenium dans la prévention des migraines lorsqu’il est associé à la plante Salix alba, dont la salicine est l’actif principal. Afin de tester l’efficacité de l’association des 2 principes actifs, nous avons administré salicine et parthénolide dans notre modèle murin de migraine. Nous avons montré que la salicine seule n’a aucune efficacité dans ce modèle, mais a permis de potentialiser l’action du parthénolide. Enfin, nous avons testé l’efficacité de l’association des deux plantes dans une étude clinique randomisée, contre placebo, en double aveugle sur 129 patients atteints de migraine épisodiques. Après 28 jours d’observation et 12 semaines de traitement, l’association des plantes s’est montrée significativement supérieure dans la prévention des migraines comparée au groupe placebo. Ainsi l’ensemble de nos résultats, permettent de confirmer l’efficacité de cette association et de mieux comprendre son mécanisme d’action à travers les récepteurs TRPA1.