Thèse soutenue

Caractérisation in vivo des propriétés antimicrobiennes de la souche probiotique Lcr35®

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Auteur / Autrice : Cyril Poupet
Direction : Stéphanie Bornes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et Santé
Date : Soutenance le 25/06/2020
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de la recherche agronomique (France). Unité de recherches fromagères (Aurillac (Auvergne))
Jury : Président / Présidente : Christiane Forestier
Examinateurs / Examinatrices : Benoît Foligné, Claudia Thoral
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Langella, Tom Van de Wiele

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les antibiotiques et antifongiques constituent une des plus grandes découvertes de la médecine et ont participé à sauver des millions de vie. Cependant, leur efficacité est menacée du fait de l’adaptation des microorganismes qui deviennent résistants à leurs actions. Ce phénomène est en particulier lié à la consommation anormalement élevée de molécules antimicrobiennes, notamment en France. En dépit du fait que ces résistances soient acquises majoritairement par des bactéries, les levures pathogènes comme le genre Candida n’échappent pas à la règle. Dès lors, la communauté scientifique et les services de santé doivent mettre en place au plus vite des alternatives aux médicaments traditionnels. Parmi ces alternatives, l'utilisation de microorganismes probiotiques dont le potentiel antifongique a déjà été démontré à l'aide de modèles précliniques (cultures cellulaires, animaux de laboratoire) et d'études cliniques est prometteuse. Ceci est notamment le cas du Live Biotherapeutic Microorganism Lactobacillus rhamnosus Lcr35® dont l’activité anti-C. albicans a été prouvée lors de travaux précédents sans toutefois parvenir à décrire les mécanismes d’actions. Les comprendre est devenu un besoin stratégique pour le développement de nouveaux traitements pour l'homme.Une approche expérimentale innovante, utilisant le modèle nématode Caenorhabditis elegans, a été mise en œuvre. Celle-ci visait à simuler une infection fongique et à évaluer l’effet de Lcr35® par des approches préventive et curative. Les impacts ont été suivis au moyen de tests de longévité et de survie de l’hôte ainsi que par l’étude de son transcriptome (de manière ciblée et globale), le tout en lien avec le niveau d’activité d’un facteur de transcription central, DAF-16. Nous avons ainsi démontré que Lcr35® induisait une survie significativement augmentée de l’hôte y compris après infection par Candida. L’analyse du transcriptome de C. elegans et l’utilisation de souches mutantes ont montré l’implication des voies de signalisations p38 MAPK et DAF-2/DAF-16 impliquées dans la longévité et la lutte anti-pathogène. De plus, des tests in vitro sur cellules intestinales Caco-2 ont montré une inhibition significative de la croissance et de l’adhésion du pathogène par Lcr35®. Ces résultats suggèrent que la bactérie Lcr35® a une action directe sur le pathogène en entraînant sa mort, mais également en modulant la réponse transcriptionnelle de l’hôte via des voies de signalisation hautement conservées. Une étude plus approfondie, ciblant notamment le métabolome de l’hôte permettrait une compréhension plus fine des mécanismes afin d’adapter le criblage et la conception industrielle de LBM selon la cible thérapeutique.