Les écarts dans les désintégrations semileptoniques de b → s : une étude complète des aspects de construction de modèles, la définition de nouvelles observables, à leur mesure avec le détecteur LHCb.
Auteur / Autrice : | Méril Reboud |
Direction : | Diego Guadagnoli, Jean-François Marchand |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique Théorique |
Date : | Soutenance le 26/11/2020 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique (Grenoble, Isère, France ; 1991-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Annecy-le-Vieux de Physique Théorique (Annecy-le-Vieux) |
Jury : | Président / Présidente : Geneviève Bélanger |
Examinateurs / Examinatrices : Yasmine Amhis, Svjetlana Fajfer, Gino Isidori, Danny Van Dyk, Francesco Polci | |
Rapporteur / Rapporteuse : Yasmine Amhis, Svjetlana Fajfer |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Bien que le Modèle Standard (SM) de la physique des particules permette une excellente description des observations, quelques résultats, principalement obtenus par le détecteur LHCb du CERN, montrent des signes de déviations dans les transitions du quark b aux quarks s et c. Si ces anomalies sont confirmées, elles donneront un signal clair de physique au-delà du SM car elles violent l'universalité de la saveur leptonique. Dans ce contexte, de nouvelles mesures et leurs prédictions théoriques sont cruciales pour définir de potentiels scénarios de nouvelle physique (NP). Cette thèse s'intéresse à tous ces aspects et est divisée en deux parties. La première propose des considérations théoriques sur la transition de b en s ainsi que des modèles expliquant les anomalies. La seconde partie présente une nouvelle mesure, la recherche de désintégrations de mésons Bs en deux muons et un photon à LHCb.Les désintégrations leptoniques radiatives sont particulièrement prometteuses pour tester le SM, car l'ajout du photon n'entraîne pas seulement un agrandissement du rapport de branchement (BR), mais offre aussi une sensibilité à de nouveaux opérateurs. La désintégration du Bs en deux leptons et un photon est alors étudiée en utilisant une théorie effective des champs, et de nouvelles méthodes permettant de réduire l'incertitude théorique sur son BR sont proposées. Le comportement de cette désintégration lorsque la masse du dilepton est grande donne par ailleurs la possibilité de réaliser une mesure indirecte, où le BR est mesuré comme bruit de fond de son équivalent non-radiatif. En outre, si la violation de l'universalité leptonique est confirmée, on s'attend aussi à une violation de la saveur leptonique. La mesure de cette dernière, signe indéniable de NP, est néanmoins très difficile. Les désintégrations radiatives permettent cependant de simplifier cette recherche en offrant des canaux supplémentaires.L'interprétation des anomalies en termes de modification des coefficients de la théorie effective met en avant quelques scénarios. Ceux-ci peuvent alors être interprétés en terme de modèles de NP. L'un d'eux se base sur un nouveau groupe de symétrie qui agit horizontalement entre les générations du SM. Ce modèle est fortement contraint par des observables de basse énergie, mais attribuer différentes masses aux bosons du nouveau groupe permet d'expliquer les anomalies de b en s tout en satisfaisant les contraintes expérimentales. L'absence de NP dans les observables de basse énergie peut en outre suggérer la présence de leptoquarks, pour lesquels l'interaction entre deux courants de quarks ou de leptons n'arrive qu'à une boucle. Un modèle basé sur un leptoquark vecteur explique par exemple à la fois les anomalies de b en s et en c. Il est intéressant de noter que les complétions ultraviolettes de ces différents modèles contiennent des candidats pour la Matière Noire, reliant ainsi deux problèmes prépondérants de la physique des particules.L'analyse présentée dans la seconde partie est rendue particulièrement difficile par la rareté et le caractère radiatif de la désintégration étudiée. La difficulté principale réside dans la présence d'un important bruit de fond combinatoire dû à la désintégration de mésons légers. Le prendre en compte tout en gardant une grande efficacité sur la sélection du signal nécessite d'utiliser deux analyses multivariées successives. Le signal est alors normalisé à une désintégration similaire du Bs où aucune NP est attendue. Mesurer le rapport des efficacités au lieu d'un unique BR permet une suppression partielle des incertitudes expérimentales. En revanche, cette procédure nécessite une bonne connaissance des efficacités de chaque étape de la sélection. Celles-ci sont extraites de simulation Monte-Carlo ou, quand c'est possible, directement des données. Bien qu'aucun excès significatif ne soit observé, cette analyse permet d'établir la première limite sur le BR total.