Thèse soutenue

Du voyage à la lettre. L’itinéraire sans fin d’Antonin Artaud

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Auteur / Autrice : Gaëla Le Grand
Direction : Sophie Guermès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue, littératures françaises, littératures francophones
Date : Soutenance le 15/12/2020
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des correspondances et journaux intimes (Brest ; 1982-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Josette Le Han
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Guermès, Marie-Josette Le Han, Marta Inés Waldegaray, Tomasz Swoboda
Rapporteurs / Rapporteuses : Marta Inés Waldegaray, Tomasz Swoboda

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La finalité du présent travail est d’analyser la place de la correspondance de voyage dans le parcours d’Antonin Artaud, en explorant les enjeux identitaires et littéraires du voyage au Mexique en 1936 et du séjour en Irlande en 1937. Le caractère lacunaire des lettres de voyages démontre le projet escarpé de l’auteur, en même temps qu’il dénote sa lutte avec le temps, et plus particulièrement la durée. Dans un premier moment, nous évoquons les topoï d’Artaud, afin de recontextualiser, à rebours de la dimension temporelle correspondant à la dimension éditoriale, le projet artaldien. Puis nous étudions l’écriture de l’expérience du voyage, en mettant notamment en évidence les différents champs d’expérimentation de l’écriture : lettres, articles de presse, conférences, récits. Enfin, nous caractérisons l’achoppement de l’expérience, en insistant sur l’ouverture de l’écriture, non plus seulement à une perspective spéculaire, mais à un autre domaine de la représentation : le geste liminaire d’Artaud, qui permet de comprendre la douleur à écrire et l’inscription corporelle de l’écriture. C’est ainsi que le dessin supplante l’écriture. Notre réflexion, qui met en perspective plusieurs moments de la critique littéraire, permet de questionner la position de l’auteur, en même temps qu’elle convoque les apports de l’observation clinique, en particulier l’idée selon laquelle Artaud chercherait à représenter le monde, et sa dimension temporelle, en-dehors du langage. Artaud, qui disait ne pas travailler « dans l’étendue », mais « dans l’unique durée », met enfin le lecteur devant certaines intuitions physiques complexes, en particulier la multiplicité des temps.