Thèse soutenue

Phénotypes et trajectoires des patients BPCO, données issues de la cohorte PALOMB
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Auteur / Autrice : El Hassane Ouaalaya
Direction : Chantal Raherison
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique Biostatistique
Date : Soutenance le 16/12/2020
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Mathieu Molimard
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Raherison, Mathieu Molimard, Nicolas Roche, Christophe Pison, Isabelle Baldi, Pierre-Régis Burgel
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Roche, Christophe Pison

Résumé

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La BPCO est une pathologie hétérogène responsable d’une morbidité et d’une mortalité importante. La classification GOLD de la sévérité de la BPCO introduit des incertitudes, son applicabilité dans la pratique est plus que douteuse. Les exacerbations et les comorbidités contribuent à la sévérité globale de l'affection, au complexe des symptômes et à l'évolution de la maladie. L’évaluation de la dyspnée en pratique clinique n’est pas chose aisée, et il est difficile d’apprécier la part attribuable respiratoire de la dyspnée chez des patients ayant des comorbidités. Les données actuelles restent insuffisantes pour affirmer ou infirmer l’importance de la majorité des candidats phénotypes. Principalement, ce travail a pour buts de caractériser l’évolution des trajectoires des patients BPCO et d’identifier des candidats phénotypes chez des patients BPCO. Secondairement, ce travail a pour buts : d’identifier les clusters stables de comorbidités, de caractériser les déterminants de la dyspnée, de déterminer les facteurs associés aux phénotypes des Exacerbateurs fréquents et d'évaluer l'impact des symptômes, des fonctions pulmonaires et des comorbidités sur la mortalité. Les patients BPCO (VEMS/CVF<70% post-BD) ont été inclus depuis Janvier 2014 par leur pneumologue en utilisant le questionnaire de la cohorte PALOMB. Ce questionnaire comprenait les domaines suivants : les critères démographiques, les symptômes cliniques, les tests fonctionnels, les comorbidités, les vaccinations et les traitements inhalés. Après cinq ans de suivi, les données sur leur statut vital ont été obtenues en utilisant le RNIPP. L’identifier des clusters stables de comorbidités a été réalisé à partir des modèles de classification supervisée sur les composantes principales. L’analyse de sensibilité et l’estimateur des moindres carrés pénalisé (modèle LASSO) ont ensuite été utilisés afin d’évaluer les déterminants de la dyspnée. Le suivi longitudinal de la fréquence des exacerbations a permis d’identifier trois phénotypes à partir d’une classification non-supervisée. De plus, Le modèle de Cox a été utilisé afin d’identifier les facteurs associés à la mortalité toute cause. Les arbres de classification et de régression (CART) ont été utilisés pour répartir les patients dans des sous-groupes et la pertinence clinique a été déterminée en comparant la mortalité à 5 ans. L’analyse en cluster la plus optimale (supervisé vs non-supervisé) a été utilisée pour identifier de façon robuste les phénotypes cliniques. L’analyse en cluster a permis de différencier 5 clusters de comorbidités : cardiovasculaire ; syndrome métabolique et SAOS ; dénutrition ; patients avec bronchectasie et un cluster de patients ayant moins de comorbidités. Nos résultats suggèrent que la dyspnée est liée à la sévérité de la BPCO, au sexe, aux exacerbations, aux comorbidités et à l'hyperinflation statique. Révélant que l'hyperinflation statique définie par le rapport IC/TLC était un meilleur déterminant de l'échelle de dyspnée mMRC comparativement aux rapports RV/TLC et FRC/TLC. Sur la base de notre hypothèse, nous avons pu déterminer quatre phénotypes : le phénotype A (Exacerbateurs non fréquents), B (exacerbations fréquentes chez les patients en sous poids), C (transitoires) et D (exacerbations fréquentes chez les patients obèses). Les déterminants les plus importants du phénotype exacerbateur fréquent sont les antécédents d’exacerbations, l’absence de vaccination antigrippale annuelle et l’anxiété. Le cancer et les comorbidités cardiovasculaires contribuent à l’augmentation de la mortalité, en plus des critères connus en rapport avec la sévérité de la maladie. Nos résultats montrent que la multimorbidité est fréquente, hétérogène et varie en fonction du stade de sévérité de la BPCO. Ils illustrent l’aspect plurifactoriel de la dyspnée chez les patients BPCO, confirment l’existence et la pertinence clinique d’un phénotype d’Exacerbateurs fréquents de patients BPCO.