Etude des déterminants de l'anxiété de re-blessure chez le sportif : Identification de profils psychologiques et étude de l'efficacité d'une intervention d'imagerie mentale auprès de sportifs blessés au ligament croisé antérieur
Auteur / Autrice : | Benjamin Caumeil |
Direction : | Grégory Décamps |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 17/07/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie, Santé et Qualité de Vie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Kamel Gana |
Examinateurs / Examinatrices : Kamel Gana, Roberta Antonini, Jean Fournier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Roberta Antonini, Jean Fournier |
Mots clés
Résumé
Résumé : Lors du retour au sport, les sportifs blessés sont exposés à des émotions et cognitions négatives spécifiques. Ce vécu psychologique a donné lieu à l’émergence du concept d’anxiété de re-blessure, dont les conséquences portent également sur la performance et la santé physique du sportif au vu du risque accru de re-blessure qui y est associé. Si certains travaux scientifiques récents ont permis d’améliorer la prédiction de l’anxiété de re-blessure ainsi que d’évaluer l’efficacité d’interventions psychologiques visant à la réduire, de nombreux domaines d’étude restent à approfondir en lien avec ce concept. Ce travail doctoral, structuré des articles scientifiques rédigés et soumis pendant la thèse ainsi que de ceux qui pourront en découler de façon prioritaire, proposera donc d’étudier le concept d’anxiété de re-blessure en référence à 5 objectifs complémentaires. Le premier chapitre de ce travail présentera une revue systématique de littérature visant à mieux identifier les déterminants de l’anxiété de re-blessure et des autres concepts proches, tout en précisant leurs définitions. Cette revue souligne l’importance de privilégier le concept d’anxiété de re-blessure pour décrire les réactions psychologiques du sportif reprenant la pratique sportive après blessure. Le second chapitre portera sur l’adaptation et une validation en langue française d’un outil de mesure de l’anxiété de re-blessure. L’étude de la structure factorielle de l’outil permet, au-delà du score global issu du questionnaire, l’identification de trois sous-dimensions : la peur de se re-blesser, l’anxiété de contre-performance et les manifestations anxieuses. Le troisième chapitre proposera d’étudier les déterminants de l’anxiété de re-blessure à l’aide d’analyses de régression et de modèles de médiation et de modération. Les résultats montrent que le stress, la symptomatologie anxieuse et le genre prédisent l’anxiété de re-blessure de façon directe, mais également indirecte au vu des effets médiateurs et modérateurs traduisant leurs interactions avec d’autres caractéristiques psychologiques. L’utilisation d’un modèle croisé décalé permet également de montrer le rôle du stress dans la prédiction de l’anxiété de re-blessure dans une perspective longitudinale. Le quatrième chapitre proposera de tester l’existence de profils psychologiques liés à l’anxiété de re-blessure. Les analyses en clusters réalisées mettent en évidence quatre profils différents, au sein desquels apparaissent deux profils caractérisé par la présence de l’anxiété de re-blessure et d’autres émotions négatives (l’un à un niveau modéré, l’autre à un niveau élevé), un profil caractérisé par un faible niveau d’anxiété de re-blessure, et un dernier profil caractérisé par un niveau d’anxiété de re-blessure « intermédiaire » et surtout par le manque de confiance que le sportif accorde à la partie du corps blessé. Enfin, le cinquième chapitre présentera le travail d’élaboration et de mise en place ainsi que l’évaluation de l’efficacité d’une intervention d’imagerie mentale de type Visuo-Motor Behavior Rehearsal (VMBR) proposée à des sportifs ayant subi une intervention chirurgicale du ligament croisé antérieur dans le cadre d’un protocole randomisé contrôlé. L’intervention s’avère efficace sur la réduction de l’anxiété de re-blessure, du stress et de la douleur. Par ailleurs, elle permet de renforcer d’autres facteurs protecteurs tels que l’optimisme et la recherche de soutien social. L’intervention permet également aux athlètes de revenir plus rapidement au sport que ceux ne l’ayant pas reçue. La synthèse générale de ce travail proposera de déterminer les conditions de généralisation des principaux résultats obtenus tout en identifiant les perspectives d’applications rendues possibles dans le champ sportif dans la prise en charge d’autres problématiques sportives mais également auprès d’autres populations confrontés à des enjeux de performance ou exposés à des risques de blessure.