Le système éolien Pléistocène supérieur de la vallée du Rhône (sud-est de la France).
Auteur / Autrice : | Mathieu Bosq |
Direction : | Pascal Bertran, Jean-Philippe Degeai |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Préhistoire |
Date : | Soutenance le 15/06/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (Talence) |
Jury : | Président / Présidente : William E. Banks |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Antoine, Hélène Tissoux, Samuel Toucanne | |
Rapporteur / Rapporteuse : Magali Delmas, Dominik Faust |
Mots clés
Résumé
Depuis presque un siècle, d’importants dépôts éoliens pléistocènes ont été reconnus dans la branche méridionale du rift cénozoïque ouest-européen, i.e. la basse vallée du Rhône et celles de ses affluents alpins. Ces lœss, déconnectés des deux principaux systèmes éoliens européens (la ceinture lœssique nord-européenne et le bassin du Danube), constituent un enregistrement clé pour documenter l’évolution des paléoenvironnements glaciaires péri-méditerranéens. L’étude de leur répartition spatiale couplée à une analyse sédimentologique et géochimique a montré que leurs principales caractéristiques (mode grossier autour de 60 µm, distribution granulométrique polymodale, taux de carbonate élevé, épaisseur localement importante (> 5 m), distribution spatiale discontinue et bioturbation abondante) peuvent être expliquées par la persistance d’un couvert végétal arbustif dans un contexte climatique moins rigoureux que celui des régions nordiques, permettant la capture simultanée des particules transportées par saltation et par suspension depuis les sources alluviales. À l’échelle européenne, la composition géochimique des lœss varie d’une région à l’autre mais garde une certaine homogénéité au sein d’un même bassin versant. Nos résultats suggèrent que cette variabilité est principalement contrôlée par la lithologie des zones englacées. Une analyse multi-proxy et chronostratigraphique à haute résolution a été réalisée sur deux séquences de lœss-paléosols : la séquence de Collias (~ 8 m) qui couvre la quasi-totalité du dernier cycle glaciaire et celle de Lautagne (~ 4 m) qui fournit un enregistrement détaillé du Pléniglaciaire supérieur. À l’échelle régionale, la principale période de sédimentation éolienne a été datée entre 37,5 ka et 12 ka avec un maximum de sédimentation entre 26 ka et 25 ka, synchrone de l’avancée maximale de la calotte alpine. Ce résultat suggère que les fluctuations des glaciers ont été le principal moteur de l’accumulation lœssique en modulant la production de particules susceptibles d’être transportées par la déflation.