Thèse soutenue

Écriture du moi et du monde en expansion dans la littérature française de la première moitié du XXe siècle : André Gide et Pierre Benoit
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Auteur / Autrice : Imène Djebbar
Direction : Béatrice BlochBelkacem Mebarki
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 17/12/2020
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Université d'Oran
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Hanane Sayed El Bachir
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Bloch, Belkacem Mebarki, Sébastien Hubier, Jean-Michel Wittmann, Leila Dounia Mimouni-Meslem
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Hubier, Jean-Michel Wittmann

Résumé

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La première moitié du XXe siècle en France fut riche en évènements (les deux guerres mondiales, la période d’entre les deux guerres, la conquête nord-africaine), en découvertes et en innovations qui ont remis en question le monde et sa conception à cette époque. Plusieurs courants de pensée ont vu le jour, s’interrogeant sur l’être, sur l’homme et sur le rapport de celui-ci au monde. Cela eut corollairement de remarquables répercussions sur la littérature de cette période. En effet, cette dernière exprime et représente un moi, un monde et une découverte du monde qui porte en elle les traces de l’idéologie et des préoccupations de l’époque. La présente recherche est centrée sur André Gide et sur Pierre Benoit ainsi que sur le rapport à l’identité et à l’altérité suscitée par le voyage en Afrique, et plus spécialement en Algérie. C’est ainsi que le thème de « l’autre différent de moi » émerge avec force. Il s’agit de l’autre auprès duquel la vie acquiert du sens, selon l’idéologie de l’époque. Les auteurs de cette partie du siècle, l’un reconnu comme écrivain intellectuel, l’autre davantage perçu comme un auteur qui s’adresse à un large public, aspiraient tous deux à mettre en scène une complexité énonciative et structurelle dans leurs récits ; d’où le recours « extrême » à la pratique de la mise en abyme et de la réduplication à l’infini. Aussi des phénomènes comme la polyphonie, le dédoublement de la situation d’énonciation, le décalage énonciatif,... sont-ils remarquablement présents, sans oublier l’oscillation entre le récit d’aventure et le récit poétique. Or, le roman de la première moitié du XXe siècle s’est également intéressé aux expériences singulières à travers l’accès à l’intimité des subjectivités. Les auteurs de cette époque se sont passionnés pour la restitution des processus mentaux et émotionnels. À cet effet, ils se sont mis à créer des formes nouvelles d’écriture afin de révéler le processus de pensée d’une conscience singulière. C’est ainsi que se trouve expliqués l’emploi de la première personne du singulier, la narration autodiégétique et le recours au substitut auctorial (en ce qui concerne les écrits de Gide). Ainsi, la littérature de nos deux auteurs apparaît comme un témoin de son temps. À travers l’écriture du moi et du monde, elle cherche à analyser les questions importantes de son époque et à répondre à ses principales interrogations.