Le vieillissement dans l'oeuvre de Marguerite Duras
Auteur / Autrice : | Xiaolin Chen |
Direction : | Éric Benoit |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures française, francophones et comparée |
Date : | Soutenance le 16/01/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Florence de Chalonge |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Benoit, Bruno Blanckeman, Béatrice Bloch, Martine Boyer-Weinmann, Hong Huang | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence de Chalonge, Bruno Blanckeman |
Mots clés
Résumé
Étant un processus inéluctable auquel aucune créature terrestre ne saurait échapper, le vieillir est synonyme même du vivre, et nous accompagne tout au long de notre existence. Malgré l’abondance d’études sur Marguerite Duras, les recherches autour du thème du vieillissement chez l’écrivaine paraissent pourtant rares. Souvent glissé derrière les thématiques relatives au passage du temps, le vieillissement s’avère cependant omniprésent dans son univers artistique, ainsi que dans la vie de l’écrivaine, qui fait, notamment dans ses dernières années, de sa personne même un personnage incontournable dans ses œuvres. Dans cette thèse, nous proposons trois axes principaux pour analyser la présence du vieillissement dans le monde durassien : le vieillissement des personnages dans son œuvre ; le vieillissement de l’auteure ; et le vieillissement de son écriture. S’appuyant principalement sur les approches psychiques, psychanalytiques et sociologiques, l’analyse sur le vieillissement des personnages fictifs se consacre aux différents symptômes de la sénilité qui affectent autant les êtres humains que l’écriture, inscrite elle-même dans une démarche vers l’évanescence et la disparition. Cette évolution de l’écriture qui tend vers la maigreur et l’absence entre en cohérence avec le vieillissement des personnages et de leur auteure, dont l’image auctoriale ne cesse de se muer au fil des années, afin de répondre aux effets du temps actifs en l’écrivaine et en son écriture. C’est justement à cette évolution vers l’amenuisement et la disparition qu’est dû le dynamisme de l’écriture sur le vieillissement chez Marguerite Duras, qui, contre toute attente, ne fait pas l’éloge du vieillissement comme bonification comparable à celle du vin ; elle ne le considère pas non plus comme une punition qui mérite d’être repoussée à tout prix. Le vieillissement chez Marguerite Duras relève avant tout d’une résignation et d’une passivité mais au sens positif, caractérisée par une profonde réconciliation et par l’acceptation de la vanité de l’existence et de l’usure du temps, jusqu’à ce que l’écrivaine fasse de ce mouvement vers la chute et vers la disparition un véritable mobile de son écriture et de sa propre vie.