La place de la culture dans les Parcs naturels régionaux : contribution ou condition du développement territorial ?
Auteur / Autrice : | François Pouthier |
Direction : | Michel Favory |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aménagement de l'espace et urbanisme |
Date : | Soutenance le 25/08/2020 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages (Pessac, Gironde ; Pau ; Talence, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Crozat |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Favory, Jean-Pierre Augustin, Mariette Sibertin-Blanc, Sylvain Guyot, Sébastien Carlier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Dominique Crozat, Jean-Pierre Augustin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les Parcs naturels régionaux ont cinquante ans. Leurs missions sont de protéger et mettre en valeur des territoires habités à dominante rurale présentant un intérêt particulier pour la qualité de leurs patrimoines naturels et culturels. Pour cela, ils conjuguent un projet qui rassemble habitants et leurs représentants, un périmètre spatial politico-administratif en continuelle ré-interrogation formalisé par un contrat non prescriptif – une charte –, et un programme d’actions évaluables dans une durée déterminée. La culture y est posée comme moteur du projet de territoire. En croisant les sciences de l’espace, issues de la géographie béhavioriste et du socio-cognitivisme, les sciences humaines – l’ethnologie, la sociologie, la philosophie et l’histoire – et les sciences économiques et du politique, la recherche interroge si leurs interventions culturelles ont participé à la production du(des) territoire(s), soit en apportant une contribution soit en s’imposant comme une condition. Pour se faire, elle décline la notion de « l’agir territorial » (FAVORY, 2003) où cultures et territorialité sont analysées comme des construits socio-politiques. Les actions patrimoniales et leur adhésion au référentiel du développement durable ont transformé les Parcs de gestionnaire en « assembliers » et substitué à la seule médiation patrimoniale et culturelle, une médiation territoriale. Pour cela, sont apparus de nouveaux passeurs : les artistes. Les Parcs ont alors jeté les bases d’une « coproduction culturelle de l’action socio-territoriale ». Cette « transactionnalité » (GIDDENS, 1987) a généré des inters – inter collectivité, inter sectorialité, inter culturalité – « dans » et « entre » les collectivités, « dans » et « entre » les personnes privées et publiques. Ils sont un préalable à une fabrication de « communs culturels territoriaux » qui empruntent leur formule économique à celle qui régit le développement local. Ils fournissent un principe unificateur qui dissout les tensions originelles entre culture(s) et nature suivant le même phénomène que celui de la « créolisation » (GLISSANT, 2001), c’est-à-dire en débouchant non sur un mélange uniformisant ou conflictuel mais sur des recompositions respectives de leurs postures culturelles, susceptibles de réviser leurs systèmes de références et d’agir en communs. Leur résilience se cache dans leur existant, selon le principe pragmatique de « rétro innovation » (MAGNAGHI, 2003). Le résultat de la recherche nous amène alors à émettre une modélisation nommée « l’agir culturel territorial en communs » et à définir une (ad)équation, combinant développement territorial, « communs » et droits culturels.