Thèse soutenue

Étude socio-sémiotique de la mode en Iran
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Auteur / Autrice : Roshanak Adibi
Direction : Anne Beyaert-Geslin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 09/07/2020
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Gino Gramaccia
Examinateurs / Examinatrices : Anne Beyaert-Geslin, Hamid-Reza Shaïri, Eléni Mouratidou, Patrick Baudry
Rapporteurs / Rapporteuses : Hamid-Reza Shaïri, Eléni Mouratidou

Résumé

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Depuis une trentaine d’années, l’évocation de la mode est limitée à son sens contemporain, celui de la mode vestimentaire. Elle est plutôt connue comme un produit artistique occidental où la création peut se faire en toute liberté. Au contraire au proche Orient, et notamment en Iran, la mode est marquée par des lois vestimentaires contraignantes. Cette thèse a pour objectif d’étudier les créations de la mode sous ces différentes formes de contrainte. Dans notre recherche socio-sémiotique, nous constatons que la mode en Iran est devenue l’expression de l’émancipation de l’interdit et donc une sorte de mode résistante et révoltée. Nous cherchons par cette étude à comprendre comment la mode se manifeste dans une société où les codes vestimentaires définissent les limites de /vouloir et pouvoir faire et être/ et exigent certains /devoir faire/, quelles sont les manifestations et l’évolution de cette mode et quelles sont ses influences sur la femme ? Les /devoir faire/ de l’État s’instaurent dans la société par les lois, mais aussi sous forme de normes et de propagandes. Nous avons découvert, par le biais des méthodologies sociologiques et sémiotiques, notamment les modalités, que la femme est assujettie par les codes. Néanmoins, elle peut dépasser cet état d’impuissance et devenir un sujet sémiotique compétent et autonome en créant une mode audacieuse qui détourne les limites de l’État. Nous avons analysé des histoires de vies et comparé les collections de modes de l’État aux collections de la mode audacieuse. Les résultats ont mis en évidence que la femme, afin de détourner l’interdit, utilise des tactiques et des ruses comme l’appropriation ou l’ajustement pour créer la mode audacieuse. On a également pu constater que la femme se sert des mêmes tactiques au quotidien pour adapter ses vêtements aux règles établies. Par ailleurs, nous avons observé que la mode audacieuse et les codes de l’État influent sur le corps féminin, mais aussi sur sa place dans la société. Les codes d’État rendent les gestualités corporelles et la posture chez la femme plus endo-centrés, créant ainsi une sorte de fermeture sur elle et envers les autres, quand la mode audacieuse les rend plus exo-centrés et laisse plus de liberté pour interagir avec les autres. Notre thèse a ainsi pour originalité d’étudier la métamorphose novatrice d’une mode orientale qui émerge dans une situation de contrainte contrairement aux autres projets de recherche qui traitent des créations de la mode réalisées en toute liberté.