Thèse soutenue

Trois poètes du sauvage : Robinson Jeffers, Gary Snyder et Kenneth White

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Auteur / Autrice : Frédéric Poupon
Direction : Jean-Paul Engélibert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 26/06/2020
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Delphine Rumeau
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Engélibert, Anne-Rachel Hermetet, Marielle Macé, Fabienne Rihard-Diamond
Rapporteurs / Rapporteuses : Delphine Rumeau, Anne-Rachel Hermetet

Résumé

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La poésie et l’écologie entretiennent des relations étroites que le discours scientifique écrase. Pourtant la poésie étoffe nos imaginaires. Aux États-Unis, Robinson Jeffers (1887-1962) célèbre dans des poèmes courts la beauté sauvage de la côte californienne. Après lui, un autre californien, Gary Snyder (1930-), installé dans les montagnes de la Sierra, poursuit une œuvre littéraire initiée aux débuts de la Beat Generation. Parce qu’il est un vrai montagnard, ses poèmes et ses essais interrogent ensemble les enjeux d’une écologie poétique. Pour Robinson Jeffers et Gary Snyder, le wild est une notion clef. Ils l’empruntent à H. D. Thoreau. Leurs œuvres littéraires sont tournées vers la vie « sauvage », la vie au grand air au contact des bêtes, des pierres, des hommes. Existe-t-il en France et en Europe une telle tradition poétique ? L’écrivain Kenneth White (1936-), né en Écosse, est un poète français de langue anglaise qui représente cette école littéraire. White la nomme « géopoétique ». Son entreprise littéraire est résolument tournée vers les espaces géographiques et naturels, et vers les livres qui les célèbrent. White est un chaînon pour articuler dans une approche comparatiste une poésie engagée dans le refus de l’envahissement total du Terrestre. En étudiant le rapport des poèmes à l’espace (première partie) nous avons observé qu’ils s’inscrivaient dans une histoire de la poésie américaine, où les figures d’Ezra Pound, de Charles Olson et de William Carlos Williams dominent. Cette inscription procède de choix esthétiques qu’il convient d’observer et de distinguer (deuxième partie). Or, les poèmes de Jeffers, Snyder et White révèlent qu’une poésie soucieuse d’écologie mène à une écologie de la poésie : celle-ci naît dans des lieux, se développe dans un climat, comme une plante sauvage, une bête, un Indien, un moine Japonais ou un vacher américain. L’oïkos de la poésie, c’est la Terre ; et la vocation de la poésie sauvage est de proposer une vie nouvelle, peut-être une paideia sauvage (troisième partie).