Thèse soutenue

Fonction de la protéine VPS4 dans la sensibilité et la résistance au Watermelon mosaic virus (Potyvirus) chez le melon

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Auteur / Autrice : Aimeric Agaoua
Direction : Catherine DogimontFrédéric Moquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Agronomiques
Date : Soutenance le 26/11/2020
Etablissement(s) : Avignon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 536 « Sciences et agrosciences » (Avignon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : GAFL - Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes - Montpellier SupAgro
Jury : Président / Présidente : Cécile Desbiez
Examinateurs / Examinatrices : Abdelhafid Bendahmane
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Robaglia, Sylvie German-Retana

Mots clés

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Résumé

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Les Cucurbitaceae sont une famille de plantes représentée par une grande diversité d’espèces et cultivées dans toutes les régions du monde. Le melon, qui appartient à cette famille et au genre Cucumis, est particulièrement sensible aux Potyvirus, vis-à-vis desquels aucun allèle du facteur d’initiation de la traduction eIF4e n’a permis d’induire de résistance. Chez le concombre, une Cucurbitaceae du genre Cucumis, Amano et al. (2013) ont identifié un allèle du gène codant pour la protéine VPS4 (Vacuolar protein sorting protein 4), impliqué dans la résistance au Potyvirus Zuchini yellow mosaic virus (ZYMV). Dans la cellule, la protéine VPS4 appartient au complexe ESCRT (Endosomal sorting complexes required for transport) et est impliquée dans la déformation des membranes au niveau des endosomes pour former les corps multivésiculaires (MVBs). L’ESCRT est fortement conservée chez tous les organismes eucaryotes et bien décrite chez les levures et les mammifères. L’utilisation des membranes cellulaires par les virus à ARNsb(+) par le biais de l’ESCRT et de VPS4 est largement décrite pour les virus infectant les animaux, notamment pour les virus du papillome humain (VPH) et de l’immunodéficience humaine (VIH) . Ces dernières années, le rôle majeur du transport vésiculaire dans l'infection virale a également été mis en évidence chez les plantes. Les virus à ARNsb+ forment des vésicules et des quasi-organites, en intégrant les complexes de réplication virales (VRCs) et tous les éléments nécessaires à la réplication de l'ARN viral et à la traduction des protéines virales .Cette thèse se concentre sur deux aspects : (1) la caractérisation d’allèles du gène Vps4 impliqués dans la résistance récessive au Potyvirus Watermelon mosaic virus (WMV) chez le melon (2) et l’étude du rôle de l’ESCRT dans la formation des vésicules virales chez les Potyvirus. Dans le premier objectif, j’ai montré qu’une mutation ponctuelle sur le gène codant pour la protéine VPS4 induit la résistance au WMV chez l’accession de melon TGR-1551. Pour cela, j’ai utilisé un virus transformé avec l’allèle sauvage pour infecter l’accession TGR-1551. Cela a permis d’observer la restauration de la sensibilité chez l’accession résistante. De plus, l’ensemble des accessions portant cet allèle sont également résistantes au WMV. Ces résultats représentent la première caractérisation des bases moléculaires d’une résistance au WMV chez le melon. Associés aux résultats de Amano et al., (2013), ces travaux contribuent à l’identification d’un gène de résistance à plusieurs Potyvirus. Dans le second objectif, j’ai montré l’implication de l’ESCRT dans la réplication des Potyvirus. Par une approche de double hybride associé aux protéines transmembranaires, nous avons montré l’interaction de la protéine virale 6K2 avec les protéines CmVPS28, CmVPS2, CmVPS24 et CmVPS4 du melon. De plus, nous avons localisé l’interaction 6K2/VPS4 au niveau des vésicules virales dans la cellule de plante. L’ESCRT ayant été caractérisée uniquement au niveau des MVBs, la présence de VPS4 au niveau des vésicules virales, en particulier au niveau des chloroplastes, implique le détournement de l’ensemble du mécanisme ESCRT par le virus. Pris ensemble, ces travaux contribuent à une meilleure compréhension du mécanisme de formation des vésicules virales au cours d’une infection d’une cellule de plante par un Potyvirus. Ils offrent également l’opportunité d’identifier de nouveaux allèles apportant une résistance aux Potyvirus afin de développer de nouvelles variétés résistantes.