Consommation de bivalves marins et pollution à l'arsenic : le risque lié à deux espèces comestibles en Martinique
Auteur / Autrice : | Emma Modestin |
Direction : | Franck Dolique, Damien Devault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 15/12/2020 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Biologie des Organismes et Ecosystèmes Aquatiques |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Saffache |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Saffache, Annie Robert, Elliott Sucré, Romain Ferry, Soazig Lemoine, Hélène M'Bolidi-Baron | |
Rapporteur / Rapporteuse : Annie Robert, Elliott Sucré |
Résumé
En Martinique, certaines espèces de bivalves, faciles à prélever, sont pêchées pour la consommation dans les mangroves et sur les plages. De part leur distribution et leur mode de vie, ces espèces sont hautement bio-accumulatrices de polluants. Ainsi, ces pêcheries considérées à priori, comme localisées par certains auteurs, fournissent des ressources alimentaires potentiellement contaminées par les xénobiotiques. Pourtant, il n’existe que peu de données sur leur importance et leurs caractéristiques et les stocks de bivalves n'ont pas fait l'objet de nombreuses évaluations et bilans sanitaires. De plus, depuis 2011, des radeaux de sargasses flottantes s’échouent de plus de plus fréquemment sur les rivages et provoquent lors de leur décomposition, une forte mortalité au sein des biocénoses. Ces algues sargasses sont connues pour leur capacité à accumuler une grande quantité de métaux dans leurs tissus. Le relargeage de ces substances et en particulier de l’arsenic par désorption ou lors de leur décomposition constitue un risque de contamination pour les biocénoses côtières mais aussi pour les consommateurs de bivalves. Dans le cadre de cette thèse, l’importance et les caractéristiques des pêcheries ainsi que des principales espèces péchées ont été décrites. L’impact des échouages sur une population de bivalves a été esquissé et l’état de contamination des bivalves a mis en évidence la présence d’une contamination importante par quelques métaux mais surtout par l’arsenic. L’exposition des consommateurs de bivalves à ces métaux a été estimée. Ces résultats révèlent une exposition des consommateurs car l’apport quotidien variait de 1,6 mg.jour-1 à 6 mg. jour-1 pour un repas de 240 g de bivalves. L’arsenic ayant des espèces chimiques très toxiques, dont les proportions dans la chair des bivalves pourraient augmenter dans le contexte des échouages de sargasses, la consommation de ces bivalves doit être limitée et éloignée des périodes d’échouages de sargasses. Dans le but de préserver la santé des consommateurs, des doses de référence pour toutes les espèces d’arsenic présentes dans la chair de ces bivalves sont proposées et discutées.