Lékol Gwadloup : émergence d’un référentiel bilingue. : Rôle et place de l’enseignant, entre médiateur de l’action publique et instigateur d’une glottopolitique non-étatique.
Auteur / Autrice : | Sally Stainier |
Direction : | Fred Réno, Robert R. Daniel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 14/10/2020 |
Etablissement(s) : | Antilles |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire caribéen de sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Justin Daniel |
Examinateurs / Examinatrices : Fred Réno, Robert R. Daniel, Justin Daniel, Robert J. Blackwood, Catalina Toro Perez, Isabelle Hidair-Krivsky, Stéphanie Mulot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Robert J. Blackwood, Catalina Toro Perez |
Mots clés
Résumé
Intangible pilier de toute société, la langue est un objet éminemment politique, intimement lié aux systèmes de croyances régissant nos pratiques quotidiennes et institutions. Le cas de la France, modèle exponentiel de monolinguisme étatique depuis la Révolution de 1789, soulève les enjeux d’une gestion homogénéisante de la diversité à l’aune des dynamiques supranationales et mondialisantes de l’après-guerre. Lorsqu’est votée sa départementalisation en 1946, la Guadeloupe — colonie française depuis 1635 — prend ainsi la voie d’une francophonie exclusive, a priori indissociable de la citoyenneté nouvellement acquise. Le processus dit assimilationniste opère alors à la jonction du couple formé par l’Ecole républicaine et la fonctionnarisation massive de la population active. Dans l’imaginaire collectif, le français devient langue de la réussite et le créole, obstacle social et cognitif. La francisation de l’archipel va donc de paire avec sa décréolisation ; non sans conséquence sur le développement et les constructions identitaires des apprenants scolarisés (dont les premières cohortes sont majoritairement créolophones). Partant de ce constat, la présente thèse mobilise une méthodologie résolument empirique et un cadre théorique transversal qui relie l’approche par les référentiels de politiques publiques (Jobert & Muller, 1987) au concept de glottopolitique (Guespin & Marcellesi, 1986). Les travaux menés interrogent notamment la posture glottopolitique de l’enseignant — que la double casquette de fonctionnaire-praticien érige en médiateur de référentiels tant globaux que locaux ou sectoriels — et sa capacité à re/configurer les représentations des langues en présence.