Thèse soutenue

À propos de la représentation de l’histoire et de la géographie dans les manuels scolaires de la République d’Haïti et de la République Dominicaine au collège et au lycée
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Auteur / Autrice : Datrice Candio
Direction : Cécile Bertin-Elisabeth
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
Date : Soutenance le 28/05/2020
Etablissement(s) : Antilles
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Milieu insulaire tropical : dynamiques de développement, sociétés, patrimoine et culture dans l'espace Caraïbes-Amériques (Pointe-à-Pitre)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines (Schoelcher, Martinique)
Jury : Président / Présidente : Victorien Lavou
Examinateurs / Examinatrices : Cécile Bertin-Elisabeth, Corinne Mencé-Caster, Gerry L'Étang, Marlène Marty
Rapporteurs / Rapporteuses : Victorien Lavou, Corinne Mencé-Caster

Mots clés

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Résumé

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La division de l’île d’Hispaniola depuis la colonisation européenne a laissé des traces qui perdurent dans les conflits sociopolitiques, culturels et économiques actuels entre la République d’Haïti et la République Dominicaine. Cette étude qui se fonde notamment sur les théories de l’éducation et une approche décoloniale questionne les contextes historiques, socio-politiques et théoriques des systèmes éducatifs en République d’Haïti et en République Dominicaine en vue de comprendre la construction du rejet de l’Autre haïtien ou de l’Autre dominicain entre ces deux Nations, présentes pourtant sur une seule et même île. Il ressort que les écoles haïtiennes et dominicaines, lieux de socialisation des hommes et des femmes, sont aussi des lieux d’exclusion sociale et de marginalisation.Haïti et la République Dominicaine, « deux sœurs siamoises » ayant au départ une histoire commune, se retrouvent aujourd’hui dos-à-dos en raison de conflits quotidiens depuis l’émergence de leurs identités nationales en 1804 et 1844. C’est pourquoi il est important de mieux comprendre la construction de ces identités et les nationalismes attenants afin d’appréhender le poids de ces conflits identitaires dans les dérapages actuels. Nous avons alors choisi d’analyser en une étude comparative la représentation de l’Autre haïtien et de l’Autre dominicain à partir des manuels scolaires d’Histoire et de Géographie, du collège au lycée, car ces manuels scolaires sont des vecteurs essentiels d’instruction et de socialisation destinés à former les futurs citoyens de l’île.En analysant les programmes officiels depuis 2000 en République d’Haïti et en République Dominicaine, entre orientations officielles et réalités, et en les rapportant aux manuels scolaires d’Histoire et de Géographie du collège au lycée, il s’agit de démontrer combien les objectifs spécifiques des ministères éducatifs haïtien et dominicain pour la formation des hommes et des femmes haïtiens et dominicains d’aujourd’hui demeurent fondés sur un système colonial et sur un choix d’idéologies d’opposition vis-à-vis de l’Autre et au service des idéologies dominantes.Nous notons toutefois une différence d’orientation entre les manuels scolaires d’Histoire et de Géographie d’Haïti et de la République Dominicaine étant donné que les manuels scolaires haïtiens choisissent le silence par rapport à la République Dominicaine et même en ce qui concerne leur histoire récente. Lorsqu’Haïti omet sciemment la République Dominicaine dans ses manuels scolaires, l’Autre dominicain est nié et cela ne peut faciliter un vivre-ensemble.Les manuels dominicains traitent, quant à eux, d’Haïti, mais la représentation de la République d’Haïti dans ces manuels scolaires privilégie les périodes passées et ces représentations tendent parfois à une certaine exagération négative envers l’Autre haïtien.En conséquence, cette étude montre que les États haïtien et dominicain ont fait et continuent de faire des choix de constructions identitaires en opposition l’un par rapport à l’autre rendant ainsi difficile une réunion apaisée sur une seule et même île.Les manuels scolaires ne sont-ils pourtant pas des leviers d’avenir (utopique ?) pour un vivre-ensemble qui permettrait d’aider à dépasser les marginalisations réelles de ces deux pays dont les peuples souffrent de misère économique et souvent intellectuelle du fait d’une École défaillante ?