Thèse soutenue

Migration linguistique et choix inconscient : considérations psychanalytiques sur l'exil et le passage d'une langue à l'autre

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Auteur / Autrice : Adriana Tarazona Patarroyo
Direction : Michèle Benhaïm
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie clinique, de psychopathologie et de psychanalyse (Aix-En-Provence ; 2002-...)
Jury : Président / Présidente : Mohammed Ham
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Scotto di Vettimo
Rapporteur / Rapporteuse : Sidi Askofaré

Résumé

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Dans ce travail de recherche nous abordons la notion de migration linguistique, qui fait référence au passage d’une langue à l’autre découlant de l’immigration ou effectué par le polyglotte. Dans la vaste littérature qui traite la question de la clinique auprès des personnes que nous pourrions considérer « exilées », on prône souvent pour des prises en charge qui se fassent dans leur langue maternelle. Ainsi, lorsque la demande d’un suivi thérapeutique se fait dans une langue différente, nous nous demandons sur ce qui est transmissible à travers chaque langue. La notion de « migration linguistique » cependant n’est pas un concept du corpus théorique psychanalytique. Nous effectuons ainsi une étude des développements théoriques autour de la question de l’exil de la langue afin de déterminer ce qui peut se dire dans une « langue étrangère » ou « autre ». La demande d’analyse en terre étrangère engage également la question du choix de la langue que même si dans certains cas semble fortuit, comporterait une dynamique désirante. Si la langue maternelle est celle du lieu de naissance du sujet, c’est-à-dire celle à partir de laquelle le sujet a pu trouver une capacité de symbolisation, de métaphorisation de la mort de l’enfant du narcissisme primaire, de la perte du paradis premier, le sujet que pourrait-il exprimer dans une « langue autre » sur son expérience exilique ou sa douleur ? Il semblerait que la « langue autre » peut être un véhicule de la parole quand la langue maternelle est fortement atteinte, ou tenter de nommer le réel non métaphorisé. Des écrits autobiographiques des écrivains bilingues ou polyglottes ont constitué un terrain clinique riche à ce sujet.