Thèse soutenue

Action publique territoriale et pluralisme normatif au Maroc : la gouvernance urbaine à Salé, 1970-2018

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Auteur / Autrice : Coline Mias
Direction : Christophe Traïni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 16/10/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Sciences Juridiques et Politiques (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Croyance, histoire, espace, régulation politique et administration (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 2008-2020)
Equipe de recherche : Institut d'études politiques (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Catherine Neveu
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Neveu, Pascale Philifert, Aziz Iraki, Myriam Catusse
Rapporteur / Rapporteuse : Pascale Philifert, Aziz Iraki

Résumé

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Cette thèse contribue à l’étude des normes et instruments d’action publique qui marquent la gestion urbaine des quarante dernières années au Maroc. En portant la focale sur la gestion de Salé, jouxtant la capitale, Rabat, nous montrons que son aménagement est paradigmatique des grands « tournants » normatifs nationaux et des injonctions internationales qui infléchissent le gouvernement urbain. Ces recompositions résultent ainsi de trois phénomènes principaux : tout d’abord, la persistance d’un système de gouvernement par intercession qui prolonge le dédoublement historique des structures de pouvoir entre l’État et le makhzen. Ensuite, l’investissement du territoire par des bailleurs de fonds et ONG internationales dont les mots d’ordre valorisent une gouvernance adossée à une « société civile » capable de contribuer au développement local. Enfin, la municipalisation de l’action publique locale par le Parti de la Justice et du Développement (PJD) qui s’accompagne d’une revalorisation du droit positif. Dans un deuxième temps, en empruntant des outils analytiques issus de travaux de géographie et d’anthropologie urbaine, cette thèse met en évidence la manière dont la sociohistoire de la ville contribue à définir les façons de dire et de faire l’action publique. Nous montrons que la gestion urbaine de Salé dépend notamment de « régions morales » qui se sont constituées autour d’identités territoriales distinctes. Cette perspective nous permet, dès lors, de renouveler le regard porté sur la gouvernance urbaine, les collaborations et compromis territoriaux qui s’y déploient tout comme les sociabilités ordinaires qui façonnent l’action publique locale