Interactions gène-environnement dans la chronicisation de la douleur non viscérale : de la perte de fonction du gène Myo1a à la dysbiose environnement-dépendante du microbiote intestinal
Auteur / Autrice : | Zakiyya Jhumka |
Direction : | Francis Castets, Aziz Moqrich |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance le 15/07/2020 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Marseille) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Biologie du Développement de Marseille (IBDM) |
Jury : | Président / Présidente : Valéry Matarazzo |
Examinateurs / Examinatrices : Aziz Moqrich, Sophie Laffray | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stefan Lechner, Ipek Yalcin Christmann |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La douleur chronique est une douleur qui persiste plus de 3 mois ou au-delà du temps de guérison d'un tissu lésé donné. Elle touche 1,5 milliard de personnes dans le monde et 2/3 des patients demeurent insatisfaits de leur traitement. Il faut donc trouver des solutions. Nous avons investigué les interactions gène-environnement favorisant la chronicisation de la douleur et avons démontré que Myo1a joue un rôle important dans ce phénomène. Après lésion tissulaire, des souris mâles ayant un gène Myo1a muté (notées Myo1a KO), développent une douleur chronique quelle que soit l’étiologie de la douleur. De plus, notre investigation des facteurs de risque a mis en évidence l'héritage d’un microbiote intestinal particulier. En effet, nous avons démontré que mâles Myo1a KO développent des douleurs chroniques uniquement lorsqu'ils sont produits dans des cages à génotype unique (CGU), mais pas lorsqu’ils sont générés dans des cages à génotype mixte (CGM). De plus, le croisement de souris Myo1a KO de CGM entre elles, a abouti à la production d’une 2nde génération de souris en CGU qui récapitulent le phénotype douleur chronique original. Par séquençage de l'ARNr 16S, nous avons démontré que les mâles Myo1a KO présentent une dysbiose du microbiote intestinal en CGU mais pas en CGM. Ceci démontre donc que des interactions Myo1a-environnement sont impliquées dans la chronification de la douleur. Par traitement prénatal antibiotique des souris déficientes en Myo1a leur permet de se remettre d'une douleur inflammatoire. Nos résultats suggèrent donc qu'en se basant sur les interactions gène-microbiote intestinal, il est maintenant possible de proposer des thérapeutiques sur-mesure.