Thèse soutenue

De Zeuxis à Zadig : théories du ''modèle idéal'' et poétiques de la recomposition (XVIIIe-XIXe siècles)

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Auteur / Autrice : William Kels
Direction : Jean-Christophe Cavallin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 30/01/2020
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Maxime Decout
Examinateurs / Examinatrices : Claudine Cohen
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Preiss, Hugues Marchal

Résumé

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Cette thèse se propose d’étudier la façon dont s’est constituée, sur la ruine des doctrines du « caractère » ressortissant à la « peinture de mœurs » une théorie du « type » de 1750 à 1830. Une juste interprétation de ce problème demande de se confronter aux bouleversements artistiques, scientifiques et philosophiques que connaît la période. L’examen des théories dites du « modèle idéal » à partir de 1746 met en évidence une renaissance de la doctrine néoplatonicienne et une remise en cause radicale de son « idéalisme ». La notion de « modèle » et le principe d’« imitation de la belle nature » édicté par Batteux trouvent de manière inattendue dans le concept d’« espèce » et dans les hypothèses de Buffon relatives à la génération une justification paradoxale en ce qu’elle permet d’asseoir les fondements d’une théorie matérialiste de l’imitation dont Diderot est le principal maître d’œuvre. De l’interprétation biologique du concept de « modèle idéal » en « moule intérieur », et de l’Idée en espèce, découle une reconfiguration de l’opposition du général et du particulier qui donne droit à une représentation des individus, jusqu’alors censurée. À l’Idée inengendrée et parfaite se substitue une pensée de l’espèce dont l’existence ne peut être appréhendée que dans l’observation des individus qui la composent en s’engendrant. La poétique traditionnelle expliquait la formation des Caractères par la fable de Zeuxis composant le général par choix des parties éparses dans des modèles particuliers. La théorie moderne des Types voit en Zadig, philosophe herméneute des individus, la fable des poétiques de la recomposition des espèces disséminées dans les temps.