Distances comportementales pour des programmes probabilistes d'ordre supérieur
Auteur / Autrice : | Raphaëlle Crubillé |
Direction : | Thomas Ehrhard, Ugo Dal Lago |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Informatique |
Date : | Soutenance le 20/06/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences mathématiques de Paris centre (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Laboratoire : Institut de recherche en informatique fondamentale (Paris ; 2016-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean Goubault-Larrecq |
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Ehrhard, Ugo Dal Lago, Jean Goubault-Larrecq, Paul Blain Levy, Alexander Simpson, Christine Tasson, Catuscia Palamidessi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Paul Blain Levy, Alexander Simpson |
Mots clés
Résumé
Cette thèse est consacrée à l’étude d’équivalences et de distances comportementales destinées à comparer des programmes probabilistes d’ordre supérieur. Le manuscrit est divisé en trois parties. La première partie consiste en une présentation des langages probabilistes d’ordre supérieur, et des notions d’équivalence et de distance contextuelles pour de tels langages.Dans une deuxième partie, on suit une approche opérationnelle pour construire des notions d’équivalences et de métriques plus simples à manipuler que les notions contextuelles : on prend comme point de départ les deux équivalences comportementales pour le lambda-calcul probabiliste équipé d’une stratégie d’évaluation basée sur l’appel par nom introduites par Dal Lago, Sangiorgi and Alberti : ces derniers définissent deux équivalences–la trace équivalence, et la bisimulation probabiliste, et montrent que pour ce langage, la trace équivalence permet de complètement caractériser–i.e. est pleinement abstraite– l’équivalence contextuelle, tandis que la bisimulation probabiliste est une approximation correcte de l’équivalence contextuelle, mais n’est pas pleinement abstraite. Dans la partie opérationnelle de cette thèse, on montre que la bisimulation probabiliste redevient pleinement abstraite quand on remplace la stratégie d’évaluation par nom par une stratégie d’évaluation par valeur. Le reste de cette partie est consacrée à une généralisation quantitative de la trace équivalence, i.e. une trace distance sur les programmes. On introduit d’abord une trace distance pour un λ-calcul probabiliste affine, i.e. où le contexte peut utiliser son argument au plus une fois, et ensuite pour un λ-calcul probabiliste où les contextes ont la capacité de copier leur argument; dans ces deux cas, on montre que les distances traces obtenues sont pleinement abstraites.La troisième partie considère deux modèles dénotationnels de langages probabilistes d’ordre supérieur : le modèle des espaces cohérents probabiliste, dû à Danos et Ehrhard, qui interprète le langage obtenu en équipant PCF avec des probabilités discrètes, et le modèle des cônes mesurables et des fonctions stables et mesurables, développé plus récemment par Ehrhard, Pagani and Tasson pour le langage obtenu en enrichissant PCF avec des probabilités continues. Cette thèse établit deux résultats sur la structure de ces modèles. On montre d’abord que l’exponentielle de la catégorie des espaces cohérents peut être exprimée en utilisant le comonoide commutatif libre : il s’agit d’un résultat de généricité de cette catégorie vue comme un modèle de la logique linéaire. Le deuxième résultat éclaire les liens entre ces deux modèles : on montre que la catégorie des cônes mesurables et des fonctions stables et mesurable est une extension conservatrice de la catégorie de co-Kleisli des espaces cohérents probabilistes. Cela signifie que le modèle récemment introduit par Ehrhard, Pagani et Tasson peut être vu comme la généralisation au cas continu du modèle de PCF équipé avec des probabilités discrètes dans les espaces cohérents probabilistes.