Rôle du CD31 dans l'issu des lésions tissulaires cardiovasculaire aigues
Auteur / Autrice : | Varouna Syvannarath |
Direction : | Giuseppina Caligiuri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie. Immunologie |
Date : | Soutenance le 03/07/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche vasculaire translationnelle (Paris ; 2014-....) |
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Sébastien Silvestre |
Examinateurs / Examinatrices : Giuseppina Caligiuri, Jean-Sébastien Silvestre, Bijan Ghaleh, Renaud Tissier, Delphine Baetz, Stéphane Potteaux | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bijan Ghaleh, Renaud Tissier |
Mots clés
Résumé
Le CD31, aussi appelé PECAM-1 (Platelet Endothelial Cell Adhesion Molecule-1) est une glycoprotéine transmembranaire de 130 kDa comprenant 6 domaines de type « immunoglobuline » dans sa portion extracellulaire et deux motifs « ITIM » (Immunoreceptor Tyrosine based Inhibition Motif, qui recrutent des phosphatases) dans sa queue cytoplasmique. De par sa nature trans-homophile et son expression exclusive et constitutive par les cellules endothéliales, les plaquettes et les leucocytes, le CD31 joue un rôle central dans les mécanismes de régulation des cellules interagissant au niveau de l’interface sang-vaisseaux. L’engagement de ses motifs ITIMs favorise les voies de signalisation phosphatase-dépendantes alors que la signalisation tyrosine/inositol-dépendante se retrouve découplée. Ainsi, l’effet inhibiteur ou activateur du CD31 dépend de la nature de la cellule et du rôle des phosphatases recrutées par le CD31 dans chaque type cellulaire : l’engagement éphémère du CD31 par les cellules circulantes exerce un effet plutôt « inhibiteur » en provoquant le détachement cellulaire et l’élévation de seuil d’activation des plaquettes et des leucocytes alors qu’à l’inverse, son engagement pérenne aux niveau des jonctions des cellules endothéliales, stablement ancrées sur leur membrane basale et enchaînées entre elles, est essentiel pour assurer la survie et les fonctions physiologiques de l’endothélium. La régulation des interactions entre endothélium, plaquettes, et leucocytes par le CD31 pourrait être particulièrement importante au cours des réponses biologiques qui se mettent en place suite à une lésion du système cardiovasculaire. Pour évaluer cette hypothèse, j’ai étudié au cours de ma thèse le rôle du CD31 dans l’issue des lésions dues à la dissection de l’aorte et à l’ischémie reperfusion myocardique, deux conditions cliniques aiguës comportant un risque vital élevé non seulement dans l’immédiat mais aussi à distance, si le remodelage tissulaire n’est pas approprié. Mes travaux ont montré que la fonction du CD31 est importante dans l’issue des lésions cardiovasculaires aiguës : non seulement elle favorise le retour à l’homéostasie dans la microcirculation pour garantir la perfusion du tissu lésé mais elle contribue activement à la réparation tissulaire, en favorisant l’acquisition d’un phénotype réparateur par les leucocytes infiltrés aux sites de lésion. En effet, dans le cas de la dissection aortique, nos résultats montrent que la fonction du CD31 est cruciale pour permettre la résorption rapide de l’hématome et la formation d’une cicatrice riche en collagène au niveau de la lésion artérielle permettant ainsi de prévenir l’évolution anévrismale et le risque de rupture de l’aorte. Dans le cas de l’infarctus du myocarde faisant suite à une séquence d’ischémie reperfusion, l’efficacité des procédures de recanalisation, aussi promptes soient-elles, dépend du rétablissement de la circulation microvasculaire. En effet, la survie de chaque fibre musculaire cardiaque va dépendre de son propre capillaire. Chez des souris déficientes en CD31, nous avons constaté que la réponse des plaquettes, des leucocytes, et de l’endothélium au sein même de la microcirculation de l’infarctus est inappropriée. Ainsi, en l’absence de CD31, la dysfonction des éléments sanguins interagissant avec l’endothélium dans la microcirculation prévient la reperfusion à l’échelle tissulaire. Ce phénomène, connu comme le « no-reflow », correspond à une absence de reperfusion microvasculaire malgré la réouverture de l’artère occluse et se traduit par un élargissement de la nécrose myocardique. L’ensemble des résultats de mon travail de thèse indique que les fonctions régulatrices du CD31 jouent un rôle particulièrement déterminant dans l’issue des lésions aiguës du système cardiovasculaire, où les contraintes hémodynamiques rendent d’autant plus difficile et urgente la réparation tissulaire.