Trois rois pour un prince : les Adages au service de la pédagogie érasmienne

Three Kings for a Prince : The Adages in the Service of the Erasmian Pedagogy

• Auteur / Autrice : Lika Gordeziani
• Direction : Jean-François Cottier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Langues et littératures anciennes. Histoire et sémiologie du texte et de l'image
• Date : Soutenance le 07/01/2019
• Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche interdisciplinaire de l'UFR LAC (Paris ; 2009-....)
• Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
• Jury : Président / Présidente : Sylvie Laigneau-Fontaine
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Cottier, Sylvie Laigneau-Fontaine, Virginie Leroux, Alexandre Vanautgaerden, Jean Vignes, Jeanine De Landtsheer
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Virginie Leroux, Alexandre Vanautgaerden

Mots clés

Mots clés contrôlés

Pensée politique et sociale

Critique et interprétation

Érasme (1469-1536)

Érasme (1469-1536). Adagia

Mots clés libres

Princeps

Respublica

Résumé

Les Adages d’Érasme, loin d’être un simple dictionnaire d’expressions antiques, constitue un ouvrage complexe et fortement marqué par la personnalité de l’humaniste rotterdamois. D’une part, la volonté d’Érasme de ne pas se contenter de reprendre la matière réunie par les parémiographes et les lexicographes donne naissance à une « fabrique de nouveaux adages ». D’autre part, plusieurs commentaires comportent des citations de sources, des informations encyclopédiques, des conseils pratiques sur l’usage de l’expression étudiée, ainsi que des avis personnels d’Érasme sur des sujets qui le préoccupent particulièrement. Un de ces sujets est la question du bon gouvernement. Certes, le recueil, dans l’ensemble, ne peut être considéré comme un ouvrage politique. Cependant, c’est dans les Adages qu’Érasme pose les premiers jalons importants de sa pensée politique. S’il est vrai que ce recueil, appartenant à la lignée d’ouvrages didactiques d’Érasme, n’est pas directement destiné à un prince, il s’adresse néanmoins à l’élite, aux nobles qui côtoient la cour. C’est pourquoi, il nous a paru intéressant d’étudier les Adages en tant qu’outil d’éducation politique. Nous menons une enquête en trois temps. Nous réalisons tout d’abord une analyse préalable de l’ensemble du recueil pour voir à quel point Érasme est créatif dans sa manière de traiter l’héritage antique. Ensuite, nous examinons les commentaires où les idées politiques sont exprimées plus ou moins directement. Nous tenons ici à repérer des éléments de speculum principis dans les commentaires des adages n° 201, 1001, 1401 et 2601. Nous nous interrogeons sur la nature du lien qui s’établit entre l’adage et la politique. En outre, nous nous intéressons à la reprise des idées présentes dans les Adages dans d’autres écrits d’Érasme, notamment dans l’Institution du prince chrétien. Nous nous penchons ici également sur l’aspect méthodologique en étudiant l’usage des adages et de la terminologie, ainsi que les autres moyens auxquels l’humaniste a recours pour inculquer les bonnes valeurs à ses lecteurs. Nous étudions enfin la manière dont les rois légendaires de l’Antiquité sont présentés et traités dans les Adages. Nous avons choisi trois figures bien connues de l’épopée d’Homère : Achille, Ulysse et Agamemnon. Si ces figures ne semblent pas avoir une place importante dans les Adages, elles sont toutefois intéressantes, la façon dont elles sont présentées correspondant aussi bien aux convictions politiques qu’aux principes pédagogiques de l’humaniste rotterdamois.

The Adages of Erasmus, far from being a simple dictionary of ancient expressions, constitutes a complex work, strongly marked by the personality of the Dutch humanist. On the one hand, Erasmus’ will not to merely take the material gathered by paremiographers and lexicographers gives rise to a ''factory of new adages''. On the other hand, many commentaries include quotations from sources, encyclopedic data, practical advices for the use of the studied expression, as well as Erasmus’ personal opinions on topics that are of the greatest concern to him. One of these topics is the question of good government. Admittedly, the collection, as a whole, cannot be considered as a political work. However, it is in the Adages that we can find the basics of Erasmus’ political thought. Although this collection, ranged among the didactic works of Erasmus, is not directly intended for a prince, it is nevertheless addressed to the elite, to the noblemen close to the Court. That is why it seemed interesting to us to study the Adages as a tool for political education. Our study consists of three parts. We first carry out a preliminary analysis of the entire collection to see how creative Erasmus is in the way he deals with the ancient legacy. We then examine those commentaries, where the political ideas are expressed more or less directly. Our purpose here is to identify the elements of a speculum principis in the commentaries of the adages n° 201, 1001, 1401 and 2601. We question the nature of the link established between the adage and politics. Furthermore, we are interested in the way the ideas expressed in the Adages are developed in Erasmus’ other writings, especially in the Institutio principis christiani. We also focus here on the methodological aspect, studying the use of the adages and of the terminology, as well as the other means used by the humanist to instill good values in his readers. Finally, we analyse the way the legendary kings of Antiquity are presented and treated in the Adages. We have chosen three well-known figures from the epics of Homer: Achilles, Ulysses and Agamemnon. Although these figures do not seem to have an important place in the Adages, they are nevertheless interesting, insofar as the way in which they are presented corresponds to the political convictions, as well as to the pedagogical principles of the Dutch humanist.