Thèse soutenue

Impact de l'exposition à la pollution atmosphérique d'origine automobile sur les pathologies respiratoires/allergiques au cours des 8 premières années de vie, dans la cohorte francilienne PARIS (Pollution and Asthma Risk ˸ an Infant Study)

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Auteur / Autrice : Nicolas Bougas
Direction : Isabelle Momas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie
Date : Soutenance le 24/06/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité
établissement de préparation : Université Paris Descartes
Jury : Président / Présidente : Bruno Housset
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Yves Ancel, Bénédicte Jacquemin
Rapporteurs / Rapporteuses : Chantal Raherison-Semjen, Olivier Laurent

Résumé

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Contexte : L'impact de l'exposition à la pollution atmosphérique d'origine automobile (PAA) sur la survenue et le développement des maladies respiratoires/allergiques chez l’enfant n’est pas clairement élucidé. Objectifs : Ce travail a pour but de caractériser l’évolution des pathologies respiratoires/allergiques au cours de l’enfance et d’étudier l’impact de l’exposition à la PAA à différentes périodes sur ces pathologies. Méthodes : Le suivi durant les 8-9 premières années de vie des enfants de la cohorte de naissances PARIS (Pollution and asthma risk: an infant study) a permis d’identifier des profils respiratoires/allergiques à partir d’une classification non-supervisée basée sur l’évolution des symptômes respiratoires/allergiques, recueillis tout au long de l’enfance par des questionnaires standardisés. Ces profils ont été caractérisés grâce aux données obtenues lors d’un bilan clinico-biologique à 8-9 ans (dosages d’IgE spécifiques, mesures des volumes et débits respiratoires). L’association entre ces profils et l’exposition des participants à la PAA durant la grossesse (approchée grâce aux mesures issues de stations de surveillance de la qualité de l’air) et durant le suivi (estimée par un modèle de dispersion des polluants) a ensuite été étudiée par des modèles de régression logistique multinomiale. De plus, l’association entre l’incidence des diagnostics de maladies allergiques et l’exposition à la PAA a été testée par des modèles de régressions de type Cox, tandis que la relation entre la survenue de manifestations respiratoires/allergiques tout au long du suivi et l’exposition à la PAA a été explorée par des modèles de régressions de type GEE. Résultats : En plus d’un groupe « asymptomatique » qui comprenait la moitié de enfants de notre échantillon, six profils de trajectoires de symptômes respiratoires/allergiques ont été identifiés. Deux de ces profils n’étaient pas associés à la sensibilisation allergénique (« sifflements transitoires » et « toux/rhinite non-allergique »), alors que les quatre autres l’étaient : deux se distinguaient par une apparition précoce de symptômes évocateurs d’asthme (« sifflements persistants ») et de dermatite atopique (« dermatite persistante »), et deux par des symptômes de rhinite allergique et des comorbidités allergiques (« rhinite allergique persistante » et « rhinite allergique tardive »). L’exposition à la PAA durant la première année de vie était associée aux sifflements persistants et à l’incidence du diagnostic d’asthme (tout comme l’exposition cumulée entre la naissance et l’âge au diagnostic). Ces associations n’étaient retrouvées que chez les enfants atteints de plusieurs infections des voies respiratoires basses durant la première année de vie et chez ceux possédant un terrain allergique (sensibilisation, antécédents parentaux), tout comme l’association entre l’exposition postnatale à la PAA et la fonction respiratoire. Une association entre les niveaux annuels de NOx, tout au long du suivi, et les prévalences concomitantes de symptômes évocateurs de rhinite, en particulier lorsque ceux-ci sont accompagnés de conjonctivite ou déclenchés par des pneumallergènes, était également montrée. Conclusion : Ce travail contribue à une meilleure compréhension de l’histoire naturelle des manifestations respiratoires/allergiques durant l’enfance. Il apporte aussi un éclairage nouveau sur la question de l’impact de la PAA sur ces pathologies respiratoires/allergiques, en mettant en lumière, pour la toute première fois, une interaction entre l’exposition postnatale à la PAA et les infections précoces des voies respiratoires basses, vis-à-vis du développement de l’asthme et de ses symptômes.