Thèse soutenue

Critique du regard colonial dans les arts plastiques de Taïwan de 1945 à 2012
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Auteur / Autrice : Yen-Ling Chen
Direction : Catherine Bertho-Lavenir
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire artistique et culturelle
Date : Soutenance le 29/03/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Bruno Péquignot
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Bertho-Lavenir, Bruno Péquignot, Jean-Louis Fabiani, Sylvia Girel, Jean-Luc Nahel

Résumé

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Cette thèse analyse les rapports entre l’idée de décolonisation et les arts plastiques à Taïwan dans la seconde moitié du XXe siècle. Le contexte historique de Taïwan est marqué par un certain nombre d’expériences de colonisation, telles que la colonisation japonaise, mais aussi la quasi-colonisation que représentent les pratiques coercitives et l’autoritarisme du parti nationaliste venu de Chine continentale, ainsi que l’impérialisme culturel américain. Un retour historique sur la situation coloniale de Taïwan reflète le caractère emboîté de sa culture. Le corpus retenu comprend sept œuvres porteuses d’un regard spécifique : le tableau Pastoral de Lee Shih-chiao en 1946 ; le portrait de Chiang Kaï-shek peint à l’huile par Li Mei-shu en 1975 ; une série de photos retravaillées Voyage dans le temps de Chen Shun-chu de 2001 à 2003 ; le portrait fusionné Unir la Chine à travers les Trois Principes du peuple de Mei Dean-e en 1991 ; Représenta.tiff de Chou Yu-cheng exposée trois fois sous des formes changeantes entre 2008 et 2012 ; l’Exposition d’Automne 1966 de Huang Hua-cheng en 1966 ; le film Frontières d’Empire de 2008 à 2009 de Chen Chieh-jen. Nous faisons l’hypothèse qu’elles sont représentatives chacune d’une époque et d’un rapport particulier à la problématique de la colonisation. Certaines expriment un point de vue colonisé : celles qui importent, par exemple les codes esthétiques japonais ou européens. Des institutions – les Expositions officielles d’art – en véhiculent les principes. D’autres œuvres réalisées par les artistes de génération suivante portent un regard critique sur ces références culturelles héritées du moment colonial. Ces artistes remettent aussi en question les valeurs dominantes.Ceci permet de poser la question : quels acteurs mettent en œuvre un processus de décolonisation des arts de 1945 à 2012 ? Cette action est-elle terminée ? En nous inscrivant dans une démarche d’histoire culturelle et en empruntant à la sociologie des arts, nous avons analysé les modes d’élaboration des œuvres et leur réception critique, ainsi que le rôle des institutions de médiation, en particulier les musées. L’analyse permet d’identifier un basculement entre des œuvres inscrites dans un contexte colonial et des œuvres qui soit les critiquent, soit s’en affranchissent, ce qui représente deux modalités du point de vue critique sur le processus colonial à l’œuvre dans les arts plastiques.