Interroger l'émergence d'une nouvelle forme dramatique ˸ la "dystopie théâtrale" dans les réécritures contemporaines de Shakespeare (Müller, Bond, Barker)
Auteur / Autrice : | Alexandru Bumbas |
Direction : | Catherine Naugrette-Christophe |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études théâtrales |
Date : | Soutenance le 31/01/2019 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Declercq |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Naugrette-Christophe, Gilles Declercq, Mireille Losco-Lena, Pierre Longuenesse, Jérôme Hankins |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Associant l’analyse du discours esthétique des auteurs comme Müller, Bond et Barker, à l’étude dramaturgique de leurs réécritures respectives de Shakespeare, cette thèse a pour but de s’interroger sur l’émergence d’une nouvelle forme dramatique – la dystopie théâtrale. En faisant appel à l’instrumentalisation de la catastrophe, à la fois shakespearienne et historique, les dramaturges s’empressent à écrire des pièces qui partagent presque la même vision sur l’avenir du monde et de l’homme. L’apocalypse du roi Lear et la vision cauchemardesque qu’Hamlet porte sur le monde sont greffées, par les dramaturges, sur des tissus dramatiques étayés déjà sur les traces des barbaries du XXe et XXIe siècles. En tant qu'écritures résolument catastrophistes, les « dystopies théâtrales » s’opposent, à première vue, à toute fonction utopique. Néanmoins, le ton apocalyptique (au sens derridien du terme) qui les caractérise, cache des fonctions esthétiques qui questionnent à nouveau la catharsis et la nature même du théâtre. En analysant ces fonctions, nous tentons de démontrer que ces formes dramatiques peuvent être vues aussi comme des dramaturgies censées provoquer l’éveil des consciences et ressusciter ainsi la pulsion utopique que l’Humanité semble avoir perdue. En plus d’une épuration émotionnelle (qui elle-même est remise en question), la dystopie théâtrale est aussi caractérisée par une catharsis inversée, dans le sens d’une surcharge intellective et d’une rétention émotionnelle qui touche souvent le paroxysme. Quel lien entre l’Utopie et la « dystopie théâtrale » ?