Le soleil magnétique et la métérologie de l'espace : étude du couplage non-linéaire entre dynamo, activité magnétique et vent solaire
Auteur / Autrice : | Barbara Perri |
Direction : | Allan Sacha Brun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique. Astrnomie et astrophysique |
Date : | Soutenance le 20/09/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Astronomie et astrophysique d'Île-de-France (Meudon, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Astrophysique Instrumentation Modélisation (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2005-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Chaty |
Examinateurs / Examinatrices : Axel Brandenburg, Laurène Jouve, Sophie Masson, Antoine Strugarek | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jonathan Ferreira, Stefaan Poedts |
Mots clés
Résumé
Depuis plus de cent ans, nous savons que le Soleil non seulement possède un champ magnétique, mais qu'en plus celui-ci est associé à une activité intense qui suit un cycle de presque onze ans. L'origine de ce champ est vraisemblablement une dynamo fluide au sein de notre étoile. Bien que l'évolution du champ magnétique dynamo soit purement interne, ce champ traverse la surface du Soleil, baignant la couronne et interagissant avec le vent solaire, un vent de particules chargées que la Terre reçoit en permanence. Cette interaction est encore mal connue et difficile à modéliser de par la disparité des échelles spatio-temporelles et la diversité des mécanismes physiques en jeu (changement de régime plasma, turbulence, chauffage...). Néanmoins, ce couplage dynamo-vent est un enjeu clé des missions spatiales telles que Parker Solar Probe ou Solar Orbiter, et il s'agit d'une connaissance cruciale pour améliorer les modèles de prévision de météorologie de l'espace afin d'anticiper l'impact du vent solaire sur l'environnement spatial de la Terre. C'est justement cette interaction entre activité magnétique et vent solaire que cette thèse se propose de détailler grâce à une étude théorique basée sur des simulations numériques et l'interprétation de données solaires. Dans une première partie, cette thèse présente les concepts fondamentaux nécessaires pour comprendre les différentes couches du Soleil, à savoir ses couches internes avec la production de champ magnétique, et son atmosphère avec la naissance du vent solaire. Dans une deuxième partie, nous nous focalisons sur le couplage entre dynamo et vent, avec deux axes différents. Tout d'abord nous nous intéressons uniquement à l'influence du champ magnétique sur le vent solaire, sans rétro-action : à l'aide de configurations magnétiques extraites d'une simulation dynamo avec effet Babcock-Leighton et transport de flux, nous avons réalisé 54 simulations de vent permettant de couvrir un cycle solaire, et ainsi de voir l'évolution de la couronne en fonction de l'amplitude et la topologie du champ magnétique. Cette étude permet déjà de mettre en avant l'influence de la topologie magnétique sur la structure de la couronne ainsi que plusieurs quantités intégrées comme le rayon d'Alfvén ou la perte de moment cinétique, avec des variations de respectivement un facteur 2 et 3.5. À noter que cette étude s'intéresse aussi à la propagation d'une asymétrie Nord-Sud depuis le champ magnétique dynamo jusqu'au vent solaire, et trouve que l'asymétrie est bien transmise mais lissée, ce qui est aussi ce qu'on observe pour le Soleil. Ensuite nous franchissons une étape supplémentaire en développant le premier modèle de couplage à grande échelle entre la dynamo interne et l'atmosphère dynamique du Soleil au sein d'une même simulation. Nous mettons en avant l’évolution auto-consistante de la structure de la couronne et des quantités intégrées pour des conditions correspondant à un Soleil jeune. Le résultat majeur de cette étude est la première quantification de la rétro-action du vent sur le champ magnétique interne par influence sur la condition aux limites, que nous démontrons en comparant nos résultats à un cas dynamo avec conditions aux limites potentielles. Enfin, dans une troisième partie, nous étendons notre étude de la 2.5D à la 3D, au système solaire et aux autres étoiles de type solaire. Nous nous intéressons aux conséquences pour la Terre avec une approche plus liée à la météorologie de l'espace : à l'aide de simulations allant jusqu'à une unité astronomique, nous étudions l'influence de la topologie magnétique sur les rayons cosmiques. Cette thèse se termine sur une ouverture vers les autres étoiles de type solaire : on s'intéresse ainsi à la dynamo mais dans des étoiles de type G et K, à sa rétroaction sur la rotation et donc sur l'évolution sur le long terme de l'étoile, ainsi qu'aux implications pour le vent stellaire associé.