Thèse soutenue

Les risques d'origine torrentielle et gravitaire dans la haute vallée du Guil (Queyras, Alpes du Sud, France)

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Auteur / Autrice : Benoît Carlier
Direction : Gilles Arnaud-Fassetta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie. Géographie et environnement
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des sociétés (Paris ; 2019-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Pôle de recherche pour l'organisation et la diffusion de l'information géographique (Paris ; 1988-....)
Jury : Président / Présidente : Anne Puissant
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Arnaud-Fassetta, Anne Puissant, Patrick Pigeon, Frédéric Liébault, Monique Fort, Gilles Grandjean
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Pigeon, Frédéric Liébault

Résumé

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Le Queyras est particulièrement exposé aux aléas d’origine torrentiel et gravitaire. Dans le cadre du projet SAMCO, une étude se voulant systémique a été menée sur cet espace. Combinant l’étude des aléas et l’évaluation de la vulnérabilité, cette analyse a été menée à différentes échelles spatiales afin de se conformer aux attentes des gestionnaires du risque. Ce travail de recherche est divisé en cinq parties. La première partie est consacrée à l’analyse des facteurs pouvant prédisposer le bassin du Haut-Guil au déclenchement d’aléas d’origine torrentielle et gravitaire. Y sont exposés les caractéristiques géologiques, géomorphologiques, anthropiques et hydroclimatique du bassin du Haut-Guil. Ces travaux ont permis d’identifier les principaux risques et de mettre en avant le rôle des transferts sédimentaires et des phénomènes de retour d’est dans la genèse des risques. La deuxième partie se focalise sur l’un des sous-bassins les plus actifs du bassin en matière de transferts sédimentaires : le Peynin. L’objectif était d’évaluer le rôle des sédiments dans la genèse des aléas. On s’est ici intéressé à la caractérisation et la quantification des stocks sédimentaires du Peynin, à la quantification des transferts sédimentaires, à l’établissement d’un budget sédimentaire sur 20 ans et à l’analyse de la connectivité fonctionnelle du bassin du Peynin. Ces travaux ont permis de formaliser la cascade sédimentaire du Peynin et de mettre en avant le rôle des laves torrentielles dans la recharge des stocks intermédiaires. Ces travaux ont aussi mis en lumière la nécessité d’une recharge des stocks comme condition au déclenchement de crues catastrophiques. Dans la troisième partie sont exposées les cartes produites pour chacun des aléas pris en compte : les crues torrentielles, les glissements de terrain et les avalanches. L’aléa crue torrentielle a été cartographié par diachronie et à l’aide d’une modélisation hydraulique. L’aléa glissement de terrain a été cartographié suite à une modélisation de la susceptibilité aux glissements de terrain. L’aléa avalancheux a été cartographié à partir des cartes de la CLPA complétées. Ces travaux ont mis en évidence la forte exposition des communes de la Haute-Vallée du Guil aux aléas torrentiels et gravitaires. L’exposition des communes du bas-Queyras et des vallées des Aigues est moindre. Dans la quatrième partie nous nous sommes intéressés à la composante vulnérabilité du risque. Cette dernière a été évaluée dans ses dimensions biophysique et sociale, d’abord séparément puis conjointement afin de donner un aperçu de la vulnérabilité globale du territoire. On a ainsi procédé à l’évaluation des conséquences potentielles des différents aléas sur les enjeux bio-physiques du Queyras, à l’analyse des perceptions individuelles et collectives des risques. Ce travail effectué, nous avons proposé une méthode innovante visant à évaluer ensemble les aspects biophysiques et socio-économiques de la vulnérabilité. Sur l’aspect biophysique, ce sont les communes de la haute-vallée du Guil qui apparaissent les plus vulnérables. Sur le volet social, la tendance est inverse. Dans la cinquième partie, nous avons procédé à l’analyse des risques et de leurs évolutions possibles dans un contexte de changement global. Y sont exposés les travaux relatifs à notre analyse des risques dans le Queyras. Ils s’accompagnent d’une réflexion sur la résilience des communautés queyrassines et sur les modalités de la gestion des risques à l’échelle du bassin-versant et de la commune. Quatre scénarios d’évolution de l’occupation du sol aux horizons 2050 et 2100 sont présentés. Ces scénarios simulent les évolutions possibles du territoire face à différents contextes socio-économiques. D’une manière générale, les risques sont très importants dans le Queyras néanmoins, les commutées queyrassines montrent des signes évidents de résiliences.