Thèse soutenue

Mesure de l'oxygénation cérébrale au repos et pendant une stimulation sensorielle

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Auteur / Autrice : Morgane Roche
Direction : Serge Charpak
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance le 06/09/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cerveau, cognition, comportement (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de neurophysiologie et nouvelles microscopies (Paris ; 2014-2018)
Jury : Président / Présidente : Claire Legay
Examinateurs / Examinatrices : Claire Legay, Gilles Bonvento, Denis Vivien
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Bonvento, Denis Vivien

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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La compréhension du métabolisme du cerveau impose de déterminer comment l’oxygène est délivré et consommé par les cellules cérébrales in vivo. L’imagerie biphotonique par déclin de phosphorescence (2PLM) d’un senseur d’oxygène est une technique innovante qui permet de réaliser des mesures de pression partielle en oxygène (Po2) cérébrale en profondeur chez la souris. La résolution de la technique est telle qu’elle permet de détecter les fluctuations de Po2 capillaire associées au passage de chaque érythrocyte, appelées EATs (Erythrocytes-Associated-Transients) (Parpaleix et al., 2013). Les chercheurs du laboratoire ont montré que la Po2 entre deux érythrocytes rapporte la Po2 tissulaire péri-capillaire de façon indirecte. Ma thèse s’est organisée en trois axes. J’ai d’abord cherché à cartographier l’oxygénation cérébrale chez l’animal vigile non stressé au repos (Lyons et al., 2016). J’ai ensuite montré dans quelle mesure nos conditions expérimentales c’est-à-dire l’implantation d’une fenêtre de verre ou l’implantation d’une fenêtre de type os affiné affectent les valeurs de Po2 chez l’animal vigile et anesthésié (Roche et al. 2019, en revue). Enfin, j’ai cherché à savoir quelle est la part de la modulation de l’oxygénation cérébrale par la respiration chez la souris au repos et pendant la locomotion volontaire (Zhang et al. 2019 en préparation). Dans une première étude, nous avons montré pour la première fois les valeurs physiologiques de Po2 capillaire et tissulaire péri-capillaire dans le glomérule olfactif chez la souris vigile au repos : la Po2 RBC qui rapporte la Po2 immédiatement au bord du globule rouge est de ~ 60 mmHg, la Po2 interRBC qui rapporte la Po2 tissulaire est de ~ 23 mmHg, et la Po2 moyenne est ~ 33 mmHg. Ces valeurs restent vraies dans le cortex somato-sensoriel, suggérant une homogénéité de l’oxygénation cérébrale. Cette première étude, réalisée en mesurant la Po2 à travers une fenêtre crânienne, nous a imposé un biais expérimental : la résection de la peau et de l’os, deux organes participant au maintien de la température cérébrale. Dans la mesure où il était établi que l’excitabilité neuronale et les propriétés physiques de notre senseur d’oxygène étaient sensibles à la température, j’ai étudié combien l’emploi d’une telle fenêtre crânienne module l’oxygénation cérébrale, chez la souris vigile et anesthésiée. J’ai reproduit ces expériences chez un animal préparé avec l’os affiné. Dans une deuxième publication (Roche et al, 2019, en révision), je démontre que toute forme d’observation (imagerie bi-photonique de fluorescence ou de phosphorescence mais aussi pour les deux types de préparations chirurgicales) s’accompagne d’une diminution de la température, induisant ainsi une diminution du flux érythrocytaire et de la Po2 cérébrale, tant vasculaire que tissulaire. La cartographie de l’oxygénation cérébrale donnée à la communauté scientifique précédemment doit être augmentée de ~ 10 mmHg. Enfin, dans le cadre d’une collaboration, j’ai également montré que chez la souris, la Po2 des grosses artères cérébrales (Pao2) augmente au cours de la locomotion, un effet secondaire à une augmentation de la fréquence respiratoire. Plus précisément, j’ai observé qu’en fait la Pao2 suit les fluctuations de la respiration de la souris au repos. Ce travail (Zhang et al, 2019) suggère que chez l’animal vigile, les variations de Po2 d’origine respiratoire ont un rôle important dans la modulation de l’oxygénation cérébrale.