Étude de la dimension interpersonnelle dans la gestion du stress en football : caractérisation et identification des antécédents du communal coping
Auteur / Autrice : | Chloé Leprince |
Direction : | Fabienne d' Arripe-Longueville, Claire Calmels |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du sport |
Date : | Soutenance le 10/12/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Sport, Expertise et Performance (Paris ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Elisabeth Rosnet |
Examinateurs / Examinatrices : Elisabeth Rosnet, Patrick Gaudreau, Jean-Philippe Heuzé, Mickaël Campo, Julie Doron | |
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Gaudreau, Jean-Philippe Heuzé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Coopération et de coordination entre les membres d’une même équipe. Jusqu’alors, la recherche en psychologie du sport a principalement étudié le stress et les stratégies mises en place pour le gérer (i.e., stratégies de coping) selon une approche intrapersonnelle (i.e., centrée sur l’individu). Cependant, dans les sports collectifs, les stratégies utilisées par les athlètes peuvent impliquer plusieurs coéquipiers, et pourraient alors être étudiées selon une approche interpersonnelle. Ainsi, ce travail doctoral défend la thèse selon laquelle, dans les équipes de sports collectifs, pour faire face aux émotions et aux stresseurs communs rencontrés par les athlètes en situation compétitive, ces derniers peuvent développer des stratégies collectives de gestion du stress (i.e., stratégies de communal coping ; Lyons, Mickelson, & Sullivan, 1998). Le premier objectif de cette thèse était donc d’identifier les stratégies de communal coping. Au nombre de 13, elles se regroupent en quatre dimensions d’ordre supérieur, relatives à leurs fonctions : (a) la régulation collective des problèmes, (b) le maintien de la relation pendant un épisode stressant, (c) la régulation collective des émotions, (d) le désengagement collectif. L’identification de ces stratégies de communal coping en sport collectif a conduit dans un second temps à la création et à la validation d’un outil de mesure (i.e., l’Inventaire des Stratégies de Communal Coping pour les Sports Collectifs en Compétition - ISCCSCC). L’utilisation de ce questionnaire a permis par la suite d’explorer les mécanismes explicatifs du communal coping en sport, en identifiant notamment des antécédents spécifiques, et le rôle médiateur des évaluations cognitives dans les processus de gestion du stress au niveau collectif. Des dispositions individuelles telles que l’intelligence émotionnelle, ou relatives à l’équipe telles que la cohésion, se sont ainsi révélées être positivement associées à l’utilisation de stratégies spécifiques (e.g., centrées sur le problème, la relation ou les émotions) et négativement reliées à d’autres (e.g., centrées sur le désengagement). L’évaluation cognitive des ressources de l’équipe, représentée par le concept d’efficacité collective, s’est quant à lui révélé être un médiateur de ces relations. Ces résultats suggèrent que l’engagement des athlètes de sports collectifs dans des stratégies collectives de gestion du stress s’expliquerait par des dispositions individuelles et collectives, cet engagement pouvant être médié par les perceptions qu’ils ont de l’efficacité de leur équipe. Cette première prise en compte de la dimension interpersonnelle de la gestion du stress dans les sports collectifs laisse entrevoir des applications pratiques, notamment pour accompagner mentalement les équipes de football dans leur capacité à faire face ensemble aux stresseurs (e.g., en améliorant leur capacité collective à résoudre les problèmes, maintenir les relations dans l’équipe, réguler leurs émotions), et encourage la poursuite d’études sur le communal coping en sport, notamment pour identifier ses conséquences.