Thèse soutenue

Néogénèse lymphoïde péribronchique induite par l'infection pulmonaire chronique chez la souris : effets d'une immunomodulation par des anticorps monoclonaux ou par des macrolides antibiotiques et non antibiotiques

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Auteur / Autrice : Lucile Regard
Direction : Pierre-Régis Burgel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Infectiologie
Date : Soutenance le 19/12/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut pour le Développement et la Solidarité Internationale. Biologie et physiologie des maladies respiratoires (Paris)
Jury : Président / Présidente : Claire Andréjak
Examinateurs / Examinatrices : Claire Andréjak, Charles Pilette, Gaëtan Deslee, Geneviève Héry-Arnaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles Pilette, Gaëtan Deslee

Résumé

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Introduction. Les structures lymphoïdes tertiaires (SLT) sont retrouvées dans les poumons de patients atteints de mucoviscidose ou de dilatation des bronches alors qu'ils sont absents du poumon normal. L'infection bronchique persistante à Staphylococcus aureus (SA) ou Pseudomonas aeruginosa (PA), les deux bactéries les plus fréquemment retrouvées dans les voies aériennes des patients mucoviscidosiques, induit la formation de SLT péribronchiques en 14 jours chez la souris. Le rôle et les mécanismes de formation des SLT en réponse à l'infection ne sont pas parfaitement établis. Objectifs. Nos objectifs ont été : (1) d'étudier les effets d'une déplétion en lymphocytes B et/ou T sur la néogénèse lymphoïde et la charge bactérienne intrapulmonaire dans un modèle murin d'infection bronchique chronique à SA ; (2) d'évaluer les effets de l'azithromycine (AZM) - un antibiotique possédant des propriétés immunomodulatrices, et d'un analogue non-antibiotique de l'AZM sur le développement des TLS induit par l'infection bronchique chronique à PA ; (3) d'analyser l'impact d'un traitement par AZM et un analogue non antibiotique sur le microbiote digestif et respiratoire de souris. Méthodes. La déplétion lymphocytaire a été obtenue en traitant des souris C57Bl/6 avec (1) un anticorps monoclonal (AcM) anti-CD20 (déplétion B) ou (2) un AcM anti-CD4 et/ou anti-CD8 (Déplétion T), ou (3) une association d'AcM anti-CD20, anti-CD4 et anti-CD8 (Déplétion combinée CD4/CD8). Après induction de la déplétion lymphocytaire, les souris ont été infectées par une instillation intra-trachéale unique de billes d'agarose contenant du SA. Quatorze jours après l'instillation, les poumons ont été mis en culture pour évaluation de la charge bactérienne et inclus en paraffine pour analyse immunohistochimique. L'AZM et son analogue non antibiotique ont été donnés par voie orale à des souris 1 jour avant l'instillation intratrachéale de billes d'agarose contenant PA, et poursuivi pendant 1, 4 ou 14 jours avant sacrifice des souris et étude de la néogénèse lymphoïde par immunohistochimie. Les effets de l'AZM et de son analogue non antibiotique sur le microbiote respiratoire et digestif des souris a été étudié. Résultats. Quatorze jours après l'instillation des billes contenant SA, la charge bactérienne était comparable chez les souris contrôle et les souris déplétées (déplétion en lymphocytes B CD20+, T CD4+ et CD8+ ou déplétion B et T combinée). Alors qu'on observait le développement de TLS dans les poumons de souris traitées avec les AcM contrôle, ces structures étaient désorganisées dans les poumons de souris déplétées. L'absence de lymphocytes B CD20+ n'a pas d'effet sur le recrutement de lymphocytes T CD3+, alors que la déplétion en lymphocytes T CD4+/ CD8+ diminue le recrutement des lymphocytes B dans les poumons de souris infectées à SA. La déplétion en lymphocytes T CD4+ ou en T CD8+ entraine une disparition des centres germinatifs mais avait peu d'effet sur la formation d'agrégats lymphocytaires B. Malgré des concentrations intrapulmonaires élevées, le traitement par AZM ou un analogue non antibiotique ne semble pas avoir d'effets sur la néogénèse lymphoïde induite par PA. Contrairement à son analogue non antibiotique, l'AZM entraine une diminution rapide et importante de la charge bactérienne fécale chez les souris traitées. La composition du microbiote digestif était profondément modifiée par l'AZM, alors que son analogue non antibiotique induit des modifications moins importantes. Conclusion. La désorganisation des SLT péribronchiques n'est pas associée à une augmentation de la charge bactérienne pulmonaire. Les lymphocytes T CD4+ et CD8+ sont nécessaires au recrutement des lymphocytes B CD20+ en réponse à l'infection bronchique persistante à SA. Les macrolides ne semblent pas influer sur la néogénèse lymphoïde induite par PA. Les macrolides non antibiotiques pourraient présenter une alternative intéressante dans le cadre des traitements au long cours.