Du gène aux signes du gène : recherche croisée pour la définition et le cadrage du champ de l'agrosémiologie
Auteur / Autrice : | Agnès Alessandrin |
Direction : | Valérie Brunetière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 18/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Ethique Politique et Santé (Paris ; 2011-2018) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Ducard |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Ducard, Astrid Guillaume, Etienne Verrier, Ferenc Fodor, Cécile Mathieu, Jocelyne Porcher | |
Rapporteur / Rapporteuse : Astrid Guillaume, Etienne Verrier |
Mots clés
Résumé
A l'ère du numérique, les langages et les gènes sont soumis à des enjeux et à des contraintes technico-économiques similaires. Ces innovations biotechnologiques perturbent les imaginaires culturels et interrogent les catégorisations du vivant, entre nature et culture, humain et non humain. A partir des outils réflexifs de la sémiologie et de la linguistique, ce travail doctoral propose de revisiter l'univers de la génétique appliquée au domaine agronomique, à la recherche des proximités langue/gène, tant sur les plans étymologique et lexico-sémantique, qu'épistémologique et structural. La visée est de relier les deux sphères scientifique et sociétale et de jeter les bases de l'agrosémiologie en tant qu'approche interdisciplinaire fondée sur l'alliance des sciences du langage, des sciences de la vie et des sciences de l'ingénieur. Les principes théorique et méthodologique de la recherche sont fondés sur les modélisations de la sémiologie des indices et de l'imaginaire socio-culturel développées par A.-M. Houdebine dans la lignée saussurienne (Hjelmslev, Barthes), en incluant les apports d'Eco. Le point de vue interdisciplinaire fournit également l'occasion d'explorer le courant biosémiotique inspiré de Peirce. Deux sortes de discours médiatiques servent d'illustrations et de matériaux pour la constitution des fondements de l'Imaginaire de la génétique : l'un concerne l'affaire des OGM et l'autre, la sélection génétique bovine. Ces analyses dévoilent les idéaux scientifiques de la génétique ainsi que les imaginaires socioculturels qui en émanent. Les affinités entre les gènes et les signes sont impliquées dans la structuration des fictions et des idéalisations collectives, celles qui ont opéré dans le passé lors des épisodes raciste et eugéniste, celles qui s'expriment dans les discours de crise actuels, et enfin, celles qui annoncent les défis technologiques et sociétaux à venir. Sur ces bases, des éléments méthodologiques sont dégagés pour la formulation des propositions agrosémiologiques finales.