Thèse soutenue

Origine et spécificité de la réponse autoimmune au cours de la thrombopénie immunologique de l'adulte

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Auteur / Autrice : Étienne Crickx
Direction : Claude-Agnès Reynaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance le 06/12/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale BioScience Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Necker Enfants-Malades (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier Mariette
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Mariette, Thierry Defrance, Thierry Fest, Frédéric Rieux-Laucat, Marion Espéli, Matthieu Mahevas
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Defrance, Thierry Fest

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La thrombopénie immunologique de l'adulte (PTI) est une maladie autoimmune principalement médiée par des anticorps dirigés contre les glycoprotéines plaquettaires, dont la GPIIbIIIa. Le rituximab, anticorps monoclonal chimérique anti-CD20, permet d'obtenir près de 60% de réponse à court terme, mais la plupart des patients rechutent lors de la reconstitution lymphocytaire B. L'accès aux tissus spléniques de ces patients au moment précis de la rechute permet d'étudier la mise en place d'une nouvelle réponse auto-immune. L'objectif de ce travail était de préciser si les cellules ayant initié la rechute étaient des lymphocytes B nouvellement générés par la moelle osseuse, ou bien des lymphocytes B mémoires autoréactifs ayant résisté au rituximab. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé une double approche combinant l'identification de lymphocytes B anti-GPIIbIIIa en cellule unique à partir des tissus spléniques de 8 patients ayant répondu au rituximab puis rechuté 8 à 14 mois plus tard, avec le séquençage haut débit des gènes des chaines lourdes d'immunoglobulines des différentes sous populations B spléniques pour 3 d'entre eux. Nos résultats suggèrent que des lymphocytes B mémoires spléniques ayant résisté au rituximab peuvent retourner dans les centres germinatifs et/ou générer des plasmocytes autoréactifs, contribuant ainsi aux rechutes à distance du traitement. Nous avons par la suite confirmé la présence de lymphocytes B mémoires résistants au rituximab dans une autre cohorte de 16 patients splénectomisés entre 1 et 6 mois après le rituximab. La majorité des patients avaient des lymphocytes B mémoires résiduels détectables, présentant un phénotype atypique et une expression réduite de l'immunoglobuline de surface. Ces cellules ne répondaient pas à la stimulation par le BCR, pouvant expliquer leur relative quiescence dans les mois suivant le rituximab. Nos données permettent de mieux comprendre les rechutes après rituximab et d'envisager de nouvelles stratégies thérapeutiques pour améliorer les rémissions à long terme, dans le PTI mais aussi dans d'autres pathologies autoimmunes médiées par les anticorps où le rituximab est transitoirement efficace.