Thèse soutenue

Lecture et mathématiques : contraintes neuronales et comment s'y adapter

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Margot Röell
Direction : Grégoire Borst
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant (1983-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Arnaud Cachia
Examinateurs / Examinatrices : Arnaud Cachia, Catherine Thevenot, Jérôme Prado, Wim Fias, Bert De Smedt, Arnaud Viarouge
Rapporteur / Rapporteuse : Catherine Thevenot, Jérôme Prado

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Des compétences en littératie et en numératie sont fondamentales pour être adapté et intégré lors de la vie adulte. Elles jouent un rôle essentiel dans la réussite académique et professionnelle ou encore sur la santé physique et mentale. Une meilleure compréhension des différentes contraintes liées à ces compétences pourrait permettre par la suite, une amélioration des difficultés rencontrées dans ces domaines. Le premier objectif de ma thèse est de comprendre comment le cerveau s'adapte à la lecture et à l'apprentissage des nombres symboliques, ainsi que les mécanismes qui soutiennent cette adaptation. Nous y soulignons le rôle crucial du contrôle inhibiteur dans la correction des erreurs systématiques produites par ce système d'adaptation, i.e. cooptant des réseaux de neurones qui n'étaient pas dédiés à cet outil culturel. Dans l'étude 1, nous démontrons que surmonter des erreurs systématiques en lecture, notamment confondre 'b' avec 'd' ou 'p' avec 'q', repose sur la capacité d'inhibition de la généralisation en miroir, une propriété héritée de la cooptation de neurones initialement activés pour la reconnaissance des animaux et des visages. Dans les études 2 à 5, nous montrons que la comparaison de nombres décimaux, dans un contexte tel que 0,9 vs. 0,476, repose sur la capacité d'inhiber un biais du nombre entier (i.e. une surgénéralisation des propriétés des nombres entiers telle que l'heuristique « plus il y a de chiffres, plus le nombre est grand »). Nous démontrons qu'en plus du biais du nombre entier, un biais visuospatial est impliqué. La comparaison de nombres décimaux est aussi influencée par un biais perceptuel due à l'interférence entre la magnitude des nombres à comparer et leur longueur physique. Nous postulons que ce biais visuospatial est le résultat d'une réorganisation progressive de circuits neuronaux dédiés au traitement des magnitudes non-numériques, ici la longueur, pour la cognition numérique. Le deuxième objectif de ma thèse est d'étudier comment le cerveau affecte l'acquisition d'outils culturels. On examine plus spécifiquement l'effet de la morphologie sulcale, une caractéristique qualitative du cortex anatomique est déterminé in utero et n'est pas affectée par la maturation cérébrale et l'apprentissage, sur l'apprentissage de la lecture (étude 6) et de l'acquisition des nombres symboliques (étude 7). Dans l'étude 6, nous démontrons que les différences inter-individuelles du motif sulcal du sillon occipito-temporal, une région toujours plus activée lors de la présentation visuelle de mot plutôt que d'autres catégories de stimuli, sont associées au score de lecture des participants. Dans l'étude 7, nous montrons que les différences inter-individuelles du motif sulcal de la portion horizontale du sillon intra-pariétal (HIPS), une région clé du traitement du nombre, prédisent les capacités numériques.