Thèse soutenue

Allo-immunisation et rejet d'allogreffe en transplantation cardiaque : du diagnostic aux conséquences cliniques

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Auteur / Autrice : Guillaume Coutance
Direction : Jean-Paul Duong Van HuyenAlexandre Loupy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie et physiopathologie
Date : Soutenance le 15/10/2019
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Paris Centre de Recherche Cardiovasculaire (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Pascal Leprince
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Leprince, Analisa Angelini, Maarten Naesens, Patrick Bruneval, Shaida Varnous, Marion Rabant
Rapporteurs / Rapporteuses : Analisa Angelini, Maarten Naesens

Résumé

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Introduction : l'allo-immunisation dirigée contre le greffon (Donor-Specific Antibodies - DSA), et son corollaire, le rejet humoral (RH), sont des problématiques cliniques croissantes en transplantation cardiaque du fait de la morbi-mortalité qui leur est associée. Plusieurs points cruciaux demeurent incomplètement résolus et concernent particulièrement #1-le manque de standardisation du diagnostic anatomopathologique du RH, #2-le rythme de dépistage des complications de l'allo-immunisation (maladie coronaire du greffon, rejets d'allogreffe) actuellement non adapté au risque individuel, et #3-la prise en charge thérapeutique de sous-groupes de patients à risque. Méthodes : dans une première partie, nous étudierons l'apport de deux techniques de biologie moléculaire dans la standardisation du diagnostic anatomopathologique du RH : « Reverse transcriptase multiplex ligation-dependent probe amplification (RT-MLPA) » (expression génique relative) et « microarray ». Dans une seconde partie, nous analyserons en population (études multicentriques internationales) et par l'utilisation d'outils statistiques innovants (modèles mixtes à classes latentes), deux complications majeures de l'allo-immunisation : la maladie coronaire du greffon (n=1301 patients) et les rejets d'allogreffe (n=1053 patients). Notre approche permettra une amélioration de la modélisation du risque et de la stratification pronostique individuelle. Enfin, dans une dernière partie clinique, nous étudierons l'impact de l'allo-immunisation et du rejet humoral dans 2 populations à risque : les patients greffés avec DSA pré-formés et les patients en choc cardiogénique secondaire à un RH. Résultats : en appliquant la RT-MLPA à 183 biopsies endomyocardiques, nous avons démontré l'applicabilité de cette technique aux biopsies fixées en paraffine et développé des profils d'expression génique spécifiques des rejets humoraux (surexpression de CCL4, PLA1A, GNLY, CXCL9, FCGR3 et CXCL11) et cellulaires (CCL18 et ADAMdec), secondairement validés sur une cohorte indépendante. Nous avons ensuite montré qu'une classification en 4 grades du degré d'inflammation micro-vasculaire (aucune, 1 à 9, 10 à 49 et ¿50% des capillaires) était significativement associée à l'activité moléculaire du rejet humoral et à des paramètres cliniques d'importance (présence de DSA, dysfonction du greffon), premier pas vers une uniformisation de la classification histologique. Par une approche épidémiologique en population, nous avons montré que l'évolution de la maladie coronaire du greffon pouvait être séparée en 4 trajectoires distinctes et universelles et que l'allo-immunisation dirigée contre le greffon était un facteur de risque indépendant d'apparition et d'aggravation de la maladie. Par une approche similaire, nous avons pu améliorer la modélisation de l'évolution du risque de rejet d'allogreffe au cours du temps et identifier cinq facteurs de risque indépendant de rejet au cours de la première année (DSA, âge, type de greffe, type d'induction, nombre de mismatch HLA). Enfin, en rapportant les résultats d'un protocole prospectif de prise en charge péri-opératoire des patients greffés avec DSA pré-formés, nous avons montré que ceux-ci présentaient une survie après transplantation similaire aux patients à moindre risque immunologique au prix d'une augmentation de l'incidence des RH. Enfin, nous avons rapporté que le pronostic des patients en choc cardiogénique secondaire à un RH était médiocre, avec une mortalité estimée à 82% à 1 an. Conclusion : la standardisation du diagnostic anatomopathologique du RH basée sur les techniques de biologie moléculaire, l'évolution vers la stratification individuelle du risque de complications cliniques de l'allo-immunisation et l'amélioration de la compréhension des évènements cliniques au sein de population à risque représentent autant d'avancées sur la voie d'une amélioration diagnostique, pronostique et thérapeutique de l'allo-immunisation et d