Thèse soutenue

Dynamiques des liens institutionnels et familiaux de l'enfant placé en famille d'accueil : apports de la théorie de l’attachement et de l’approche psychodynamique

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Auteur / Autrice : François-Xavier Mayaux
Direction : Daniel DerivoisChristelle Bénony
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Dynamiques Relationnelles Et Processus Identitaires (Psy-DREPI) (Dijon ; 2017-....)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Pascal Roman
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Derivois, Christelle Bénony, Raphaële Miljkovitch
Rapporteur / Rapporteuse : Raphaële Miljkovitch

Résumé

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Cette recherche étudie la dynamique des liens institutionnels et familiaux de l’enfant placé en famille d’accueil avec une approche complémentariste articulant la théorie de l’attachement et la perspective psychodynamique. METHODOLOGIE. A travers uneméthodologie mixte (quantitative et qualitative) et longitudinale (un an) la recherche a été menée auprès de dix enfants (N=10) qui viennent d’arriver pour la première fois en famille d’accueil et des professionnels (N=17) qui les entourent. Les outils utilisés ont été le CCH, le RQ, le Ca-mir, l’Edicode (pour l’attachement), les épreuves projectives des dessins ainsi que des entretiens cliniques semi-structurés de recherche (pour les investissements transférentiels et contre-transférentiels). RESULTATS. Les résultats montrent que les enfants qui viennent d’arriver en famille d’accueil manifestent un attachement désorganisé et des investissements- transférentiels négatifs ou neutres à l’égard des professionnels. Un an plus tard, les modalités d’attachement sont davantage sécurisées avec des investissements transférentiels positifs. Du côté des professionnels, les résultats indiquent un attachement de type sécure sur leurs relations interpersonnelles d’attachement actuelles et majoritairement insécures sur leur attachement filial et parental. Ils manifestent des expressions de pré-contre-transfert à l’arrivée de l’enfant, qui diminuent pendant l’année de placement. ANALYSE. Les enfants vivent l’intensité des traumatismes passés en les actualisant dans la relation avec les professionnels. La relation est vécue comme menaçante et source potentielle de danger. Du côté des professionnels, l’analyse clinique des entretiens et la différence dans les résultats, montrent qu’ils manifestent un pré-contre-transfert intense à l’égard de l’enfant (dès son arrivée en famille d’accueil). DISCUSSION. L’évolution positive des résultats des enfants serait liée au travail d’intériorisation de la figure d’attachement alternative qui a des effets de réaménagements sur la conflictualité de la base de sécurité de l’enfant par compensation avec les figures d’attachement insécurisantes des parents de naissances préalablement introjectés, laissant en demeure la manifestation de conflits psychiques latents inhérents à la problématique de placement familial. En ce qui concerne les professionnels, la réparation de l’enfant semble sécuriser leur attachement actuel dans leur relation, sans pour autant résoudre les traumatismes de leurs premiers liens. Cette base de sécurité partagée est animée par une recherche de réparation normale d’allure créatrice, qui pourrait se retrouver dans tous les métiers de la relation d’aide. Dans ce cadre, en plus de la mise en évidence des enjeux thérapeutiques, des pistes concrètes sont proposées en termes de recherche-action, du côté de l’enfant, des professionnels et de l’institution.