La recherche qualitative en cardiologie
Auteur / Autrice : | Fiona Caulfield |
Direction : | Nicolas Meneveau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 28/06/2019 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Marqueurs pronostiques et facteurs de régulations des pathologies cardiaques et vasculaires (Besançon) - Marqueurs pronostiques et facteurs de régulations des pathologies cardiaques et vasculaires (Besançon) |
Site de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Quenot |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Meneveau, Jean-Pierre Quenot, Christina Akre, Damien Jolly, Marie-France Seronde, Pierre Nazeyrollas | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christina Akre, Damien Jolly |
Résumé
Le travail présenté dans ce document utilise les méthodes de recherche qualitative pour étudier (1) la fin-de-vie et (2) le consentement dans le domaine de la cardiologie. Dans une première étude, nous avons cherché à décrire et comprendre le vécu des médecins, des infirmières et des aides-soignants dans le Service de Cardiologie vis-à-vis des situations de fin-de-vie, en particulier chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Nos résultats montrent que globalement, la cardiologie est considérée comme une discipline active et à visée curative ; cette attitude est particulièrement prononcée chez les médecins, qui ont peu l’habitude d’affronter des situations de fin-de-vie et qui sont parfois réticents à l’idée d’initier des discussions sur ce sujet avec les patients. Les infirmières et les aides-soignants ont un rôle plus axé sur le soin et le confort, et sont donc plus ouverts à la possibilité de discuter de la fin-de-vie avec les malades. Cependant, l’intervention des infirmières et des aides-soignants ne peut se concevoir que dans les limites qui sont posées par les médecins : les infirmières ne prendraient jamais l’initiative d’aborder le sujet de la fin-de-vie avec un malade si le médecin ne l’a pas déjà fait. Les perspectives possibles pour harmoniser les approches vis-à-vis des situations de fin-de-vie incluent l’éducation des futurs médecins, des interventions pour améliorer les connaissances des soignants et augmenter leur confiance, ainsi que des projets de recherche pour identifier le moment opportun pour initier des discussions sur la fin-de-vie chez les patients avec insuffisance cardiaque, et les facteurs qui doivent inciter le cardiologue à demander une consultation spécialisée en soins palliatifs pour le malade. Enfin, une formation en communication serait de nature à améliorer les compétences des soignants en termes de communication sur la fin-de-vie en cardiologie.La deuxième partie de ce travail utilise la méthodologie de la théorie ancrée pour étudier les facteurs qui déterminent la décision d’un patient âgé d’accepter ou de refuser de participer à la recherche clinique. Nos résultats indiquent que les caractéristiques spécifiques de l’étude ne sont pas déterminantes dans la décision de participer ou non. Les patients qui ont d’autres préoccupations majeures (e.g. un deuil récent, ou un proche à soigner) n’ont pas les ressources mentales et/ou physiques nécessaires pour permettre la participation. Parmi les patients qui disposent des ressources mentales et/ou physiques nécessaires, il y a certains patients qui font preuve de beaucoup de confiance envers les professionnels de la santé. Ces patients s’engagent peu dans les décisions les concernant et suivent facilement les recommandations de ceux en qui ils ont confiance ; ils ont plutôt tendance à accepter. A l’inverse, certains patients s’engagement très activement dans leur propre santé et s’informent abusivement, sans prendre en considération la qualité scientifique des informations. Ils ne font pas confiance aux professionnels de la santé et ont plutôt tendance à refuser de participer à la recherche clinique. Enfin, dans une autre publication, nous discutons des dilemmes éthiques posés par la recherche de consentement pour la recherche clinique chez les patients gravement malades.