Biodiversité et fonctionnement des réseaux trophiques terrestres : application aux transferts d’éléments traces métalliques.
Auteur / Autrice : | Shinji Ozaki |
Direction : | Renaud Scheifler, Francis Raoul, Clémentine Fritsch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance le 18/06/2019 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire chrono-environnement (Besançon) - Laboratoire Chrono-environnement - UFC (UMR 6249) / LCE |
Etablissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-2024) | |
Jury : | Président / Présidente : Sandrine Charles |
Examinateurs / Examinatrices : Renaud Scheifler, Francis Raoul, Clémentine Fritsch, Sandrine Charles, Elena Gomez-Diaz, Nico Van Den Brink | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Elena Gomez-Diaz, Nico Van Den Brink |
Mots clés
Résumé
Les effets de la biodiversité sur le risque de transmission de maladies zoonotiques est l'un des sujets scientifiques débattus sur les rôles fonctionnels de la biodiversité sur le fonctionnement et les services écosystèmiques. Une grande diversité dans la communauté d'hôtes peut augmenter (effet d'amplification) ou réduire (effet de dilution) la transmission des agents pathogènes, en raison des différences contextuelles des trais d’histoire de vie entre les hôtes. Les éléments traces métalliques (ETM) circulent de la ressource au consommateur par des liens trophiques. Étant donné la diversité des traits d’histoire de vie des ressources, il est supposé que la diversité des ressources joue un rôle fonctionnel dans le transfert des ETM au sein des réseaux trophiques. Le but de cette thèse est de tester cette hypothèse et de déterminer les mécanismes sous-jacents en utilisant les mulots sylvestres (Apodemus sylvaticus) comme modèle biologique. L'échantillonnage a été effectué autour de l'ancienne fonderie Metaleurop Nord dans le nord de la France où les sols sont contaminés par du cadmium (Cd), du plomb (Pb) et du zinc (Zn).Les analyses sur la répartition des ressources des mulots, plantes et invertébrés, ont montré que la diversité n'était pas, ou légèrement positivement, corrélée aux niveaux de contamination des ETM dans les sols. La composition des ressources sur le terrain a été légèrement modifiée en fonction des propriétés physico-chimiques des sols, y compris la concentration en ETM. La diversité et la composition des invertébrés étaient plus influencées par la diversité des plantes que par les propriétés physico-chimiques des sols.La richesse en plantes dans le régime alimentaire des mulots est corrélée positivement à la richesse en plantes sur le terrain à l’automne, mais pas au printemps. La tendance saisonnière était opposée pour les invertébrés. Certaines ressources végétales, comme les Salicaceae, les Sapindaceae ou les Adoxaceae, sont préférablement consommées par les mulots, mais avec une différence saisonnière. La préférence pour les Salicaceae est réduite le long du gradient de contamination en ETM dans les sols au printemps. Les relations entre la richesse sur le terrain et la richesse dans le régime alimentaire ont également été affectées aux deux saisons.Le type de ressources consommées par les mulots influence leur exposition aux ETM. La consommation de Salicaceae, plantes accumulatrices d’ETM, augmente l'exposition au Cd et au Zn. Cependant, l'exposition au Cd par ingestion de Salicaceae est réduite lorsqu'un grand nombre d'autres ressources est consommé.[...]Il a finalement été démontré que l'exposition au Pb et l'accumulation en Cd dans le foie et dans les reins des mulots diminuent le long du gradient de richesse des plantes sur le terrain, ce qui suggère un effet de dilution. La présence de certaines ressources sur le terrain, telles que les Adoxaceae, les Cornacae ou les Salicaceae, réduit l'exposition aux ETM, tandis que la présence d’Asteraceae augmente l'accumulation des ETM. La présence de ces ressources est liée au gradient de richesse en plantes sur le terrain.En résumé, il a été montré que le transfert des ETM des sols aux mulots est contrôlé par une combinaison complexe de facteurs environnementaux et biologiques, y compris la contamination des sols par les ETM, le trait d’histoire de vie des ressources et le comportement alimentaire des mulots. Dans la plupart des cas, ces facteurs sont liés à la biodiversité. La dilution du transfert des ETM par la biodiversité des ressources a été démontrée. Ces travaux permettent d’envisager des approches écologiques pour le contrôle des impacts de la pollution par les métaux sur la faune.