Thèse soutenue

La maîtrise de la demande énergétique dans le secteur du bâtiment au Maroc : quels enjeux économiques et environnementaux
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Auteur / Autrice : Saida Dabdoubi
Direction : Bernadette NicotAbdelghani Bouayad
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Economie
Date : Soutenance le 15/10/2019
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université Moulay Ismaïl (Meknès, Maroc)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....)
Laboratoire : Théoriser et modéliser pour aménager (THEMA) (Besançon)
Jury : Président / Présidente : Mohammed Benchekara
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Nicot, Abdelghani Bouayad, Mohammed Benchekara, Abdelilah Baguare, Abdellatif Eddakir, Didier Bosseboeuf
Rapporteurs / Rapporteuses : Abdelilah Baguare, Abdellatif Eddakir

Résumé

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Au Maroc, le secteur de l’énergie se caractérise par la faiblesse des ressources nationales en énergies fossiles et une forte dépendance des approvisionnements énergétiques du reste du monde. Parallèlement, la demande en énergie primaire connait ces deux dernières décennies une forte expansion qui devrait se prolonger dans le futur. Du coup, la maîtrise de la demande énergétique (MDE), à travers la mise en place du programme national de l’efficacité énergétique (PNEE) et son déploiement dans tous les secteurs économiques, constitue l’un des axes prioritaires de sa politique énergétique. Dans le secteur bâtiment, le PNEE porte sur la mise en place des instruments de politique publique visant à inciter les usagers à investir dans les solutions d’efficacité énergétique (EE) et dans les énergies renouvelables (EnR) et adopter un comportement de sobriété et de lutte contre le gaspillage.L’objectif de cette thèse est de procéder à l’évaluation de l’efficacité des instruments de la politique de MDE dans le secteur bâtiment. La démarche adoptée consiste à combiner les deux dimensions de l’évaluation ex-post de l’action publique : 1) la dimension normative pour apprécier l’efficacité des mesures mises en oeuvre ; 2) la dimension instrumentale qui vise à comprendre les résultats obtenus et à identifier les pistes d’amélioration. Il est question, en fait, de voir si les dispositifs d’ordre réglementaire et incitatif en application au Maroc permettent-ils de contourner toutes les barrières à l’investissement dans des actions de la MDE dans ce secteur. Il s’avère qu’il existe un déficit d’adoption des solutions d’EE et des EnR de la part des usagers et que les différents instruments mis en oeuvre ne peuvent suffire à le réduire. D’abord, certaines barrières ne sont pas levées car aucun outil approprié n’existe. Ensuite, certains facteurs de blocages ne sont que partiellement traités car l’utilisation pratique des outils diffèrent de leur conception théorique. Enfin, la politique de la MDE se trouve la plus part des temps contrariée par d’autres politiques publiques en matière de logement ou par l’incapacité des pouvoirs publics à mobiliser les différents intervenants dans l’acte de bâtir.Ce travail de recherche essaye de répondre à un certain nombre d’interrogations : la mise en place d’une politique de MDE est-elle justifiée au Maroc sachant que la consommation énergétique par habitant est très faible par rapport à la moyenne mondiale ? En quoi cette politique consiste-t-elle ? En quoi est-elle bénéfique pour le pays et pour les citoyens ? Quels sont les instruments économiques mis en oeuvre par les pouvoirs publics en vue d’inciter les usagers à maîtriser leur consommation énergétique et donc à atteindre les objectifs de réduction de la demande en énergie fixés ? Après plusieurs années de mise en oeuvre, quel bilan peut-on dresser au regard de ces objectifs ? Quelle évaluation d’impacts économique, social et environnemental peut-on faire ? Et quels sont les freins qui limitent l’action publique pour réduire la consommation énergétique dans le secteur bâtiment ?L’élaboration d’un programme de rénovation thermique massive des bâtiments publics est de nature à contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par les pouvoirs publics en matière de maîtrise de la demande énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De par son importance et les effets d'entraînements positifs qu'il peut induire, le parc bâti des collectivités publiques représente un enjeu énergétique considérable. Il mérite, par3conséquent, de faire l'objet d'actions profondes en faveur de l'économie d'énergie. Le développement de ce programme répond également au devoir d’exemplarité dont les pouvoirs publics doivent faire preuve.