L'expression du gène BCAR4 (Breast Cancer anti-estrogen Resistance 4) et son rôle dans la reproduction chez la lapine
Auteur / Autrice : | Maud Peyny |
Direction : | Rozenn Dalbiès-Tran |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 16/12/2019 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Physiologie de la Reproduction et des Comportements (Tours) |
Jury : | Président / Présidente : Marie Saint-Dizier |
Examinateurs / Examinatrices : Julien Bobe, Charlotte Lécureuil | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Joly, Eric Pailhoux |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le gène BCAR4 (Breast Cancer anti-estrogen Resistance 4) a précédemment été découvert chez le bovin comme un gène exprimé préférentiellement dans l'ovocyte et l'embryon précoce et dont l’inhibition altère le développement embryonnaire in vitro. Cependant, son rôle dans l’ovogenèse, la folliculogenèse et globalement la fertilité in vivo restait inconnu. Le gène est conservé chez divers mammifères mais pas chez les rongeurs, le lapin a donc été choisi pour analyser son expression et sa fonction in vivo. Le transcrit BCAR4 est détecté dans l’ovaire dès la formation des follicules primordiaux, et dans les follicules préantraux et antraux, jusque dans l’ovocyte ovulé. Son abondance diminue après la fécondation et tout au long du développement préimplantatoire pour disparaître dans le blastocyste, un profil typique d’un transcrit maternel.Afin d’appréhender le rôle du gène BCAR4 in vivo dans la reproduction chez la femelle, des lapins porteurs d’une altération du gène BCAR4 ont été créés par édition du génome à l’aide de nucléases effectrices de type activateur de transcription (TALEN), et une lignée a été générée. Les animaux porteurs de la modification à l’état homozygote ou hétérozygote sont viables et en bonne santé. L’efficacité de l’altération génétique a été démontrée par transcription inverse couplée à la PCR : trente fois moindre que chez les animaux de génotype sauvage, l’expression de BCAR4 peut être considérée comme abolie dans les follicules ovariens des individus homozygotes. Les femelles ont été phénotypées sur plusieurs paramètres liés à la reproduction. Le génotype n’a pas d’impact significatif sur la folliculogenèse ou l’activité ovarienne, estimés par le dénombrement folliculaire sur coupes histologiques, la concentration plasmatique en hormone anti-mullérienne ou la réponse à la stimulation ovarienne. Pour évaluer la fertilité et la prolificité, les femelles ont été inséminées trois fois à six semaines d’intervalle. Les femelles homozygotes présentaient un taux de mise-bas significativement plus faible que les femelles hétérozygotes, 22±7% vs 71±11% (moyenne±sem), et une prolificité de 1,5±0,7 vs 5,8±1,5 lapereaux par insémination. En conclusion, le gène BCAR4 n’est pas indispensable pour le développement folliculaire, mais il contribue à une fertilité optimale chez la lapine.