Thèse soutenue

Nécessité universelle et liberté humaine dans la philosophie de Giordano Bruno : sources et interprétation de leur compatibilité

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Auteur / Autrice : Jérôme Peigné
Direction : Joël Biard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 12/06/2019
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités et Langues (Centre-Val de Loire ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'études supérieures de la Renaissance (Tours ; 1956-....)
Jury : Président / Présidente : Christian Trottmann
Examinateurs / Examinatrices : Miguel Ángel Granada, Fosca Mariani Zini
Rapporteurs / Rapporteuses : Thierry Gontier, Saverio Ansaldi

Résumé

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L’évocation de la Renaissance italienne des XVe et XVIe siècles est souvent synonyme de la propagation d’une nouvelle pensée de l’homme, exaltant les valeurs oubliées de l’excellence et de la liberté humaines. Chez un philosophe comme Giordano Bruno (1548-1600), la question de la liberté ne se présente pas aussi facilement que chez d’autres grands auteurs des Quattrocento et Cinquecento (tel Marsile Ficin ou Pic de la Mirandole). Sa défiance héroïque envers l’autorité ecclésiastique et son exécution par l’Inquisition, le 17 février 1600, sur le campo dei Fiori, illustrent sa longue lutte pour libérer la philosophie des entraves de la religion révélée. Bruno peut se targuer d’être l’un des premiers penseurs depuis l’Antiquité à intégrer une cosmologie, une physique, une psychologie et une éthique dans un système de philosophie (la nova filosofia). Malgré une terminologie parfois fluctuante et des contradictions souvent apparentes, la philosophie de Bruno possède une réelle cohérence interne et peut être regardée comme annonçant celle de Spinoza. Or à la différence du déterminisme de ce dernier, Bruno soutient que l’homme est doté d’un libre arbitre, s’opposant en cela aux thèses de Luther et abondant dans le sens d’Erasme. Son affirmation d’une liberté humaine intimement liée aux problèmes éthiques et religieux de son époque n’est toutefois pas sans provoquer certaines tensions au regard de sa conception métaphysique d’un univers infini en acte. L’objet de ce travail est d’analyser la thèse brunienne de la compossibilité de la liberté humaine avec la nécessité divine qui s’exprime dans un univers métamorphique et infini, en recherchant, dans une première partie, les sources de son compatibilisme et en interprétant, dans une seconde partie, la manière dont Bruno concilie liberté et nécessité.