Thèse soutenue

L'Adyar n'est pas un long fleuve tranquille. Politisation de l'habiter au prisme de l'inondation à Chennai, Inde du Sud

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Auteur / Autrice : Karine Hochart
Direction : Denis MartouzetRanee Vedamathu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement
Date : Soutenance le 18/06/2019
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la Société : Territoires, Économie et Droit (Centre-Val de Loire ; 2018-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Cités Territoires Environnement et Sociétés (Tours ; 2004-....)
Jury : Président / Présidente : Kamala Marius-Gnanou
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Morange, Laura Verdelli
Rapporteurs / Rapporteuses : François Mancebo, Loraine Kennedy

Résumé

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L’invention du fleuve, un instrument de pouvoir ? Dans le champ des études urbaines, empruntant à la géographie politique de l’environnement (political ecology), cette thèse s’attache à éclairer les dynamiques d’appropriation « écologisante » d’un espace urbain, la rivière Adyar à Chennai, en Inde du Sud, au prisme de l’inondation de décembre 2015. Brèche dans l’espace social, la catastrophe est un moment de re-spatialisation du pouvoir, où la montée du discours sur l’empiètement (encroachment) du cours d’eau apparaît comme un des dispositifs majeurs du réordonnancement socio-spatial urbain. De frontière morale entre les élites et les résidents de slums, la rivière devient l’instrument de leur mise à distance, reléguant alors les populations pauvres aux confins de l’urbain. Ce replacement va de pair avec la production de sites de relogement périphériques fonctionnant à la manière d’une hétérotopie, selon une logique qui rejoint celle de l’encampement. Afin de rendre compte de ce phénomène de politisation de l’habiter après la catastrophe, deux pans de littérature sont ici rapprochés : celui sur la territorialité et l’habiter, d’une part, et celui sur la gouvernementalité, d’autre part. Cette recherche propose ainsi une lecture spatialisée et urbaine des rapports de pouvoir qui s’exercent autour de l’environnement. En examinant les représentations et modes d’actions d’élites envers, ou au nom de la rivière, ce travail éclaire l’instrumentalisation des relations à la rivière visant la mise en ordre et aux normes des rives urbaines.