Thèse soutenue

Mécanisme moléculaire des systèmes toxine-antitoxines de M. tuberculosis

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Moïse Mansour
Direction : Pierre GenevauxMarie-Françoise Prère
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)

Résumé

FR  |  
EN

Les systèmes de toxines-antitoxines (TA) bactériens de type II sont des éléments sensibles au stress composés d'une toxine et d’une antitoxine capable d’inhiber l’action de la toxine. Les deux partenaires sont présents sur le même opéron qui est généralement autorégulé par l'antitoxine et/ou le complexe toxine-antitoxine. Sous certaines conditions de stress, l'antitoxine est dégradée par les protéases et la toxine active peut alors cibler certains processus cellulaires importants, comme la réplication de l'ADN, la synthèse de la paroi, la division cellulaire ou la traduction, entraînant ainsi l'inhibition de la croissance et éventuellement la mort cellulaire. Il a été montré qu'un tel contrôle de la croissance, TA-dépendant, facilite l'adaptation bactérienne à certains stress et serait impliqué dans des phénomènes de multi-tolérance aux antibiotiques. La tuberculose est l’une des maladies les plus meurtrières due à un seul pathogène bactérien, à savoir M. tuberculosis. Outre la synergie avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et l'émergence de souches multi-résistantes, l'une des limites à l'éradication de la tuberculose est sa capacité à persister dans les poumons humains en état de dormance, tolérante au système immunitaire de l'hôte et aux traitements antibiotiques. L'existence d'une sous-population de bactéries persistantes dans la forme active de la maladie serait également responsable, au moins en partie, de la durée exceptionnellement longue du traitement antituberculeux. M. tuberculosis possède un nombre remarquablement élevé de systèmes TA (plus de 80) par rapport à d'autres mycobactéries et il a été proposé que la persistance induite par les toxines activées pourrait contribuer à son pouvoir pathogène. Dans ce travail, J’étudie les cibles cellulaires à l’échelle du génome entier, de toxines ribonucléases dont l’activité est dépendante du ribosome chez M. tuberculosis. Je me suis concentré sur l'identification des cibles cellulaires et de la préférence de clivage de substrats de six toxines de la famille des RelE ribosome-dépendantes chez M. tuberculosis, à savoir RelE1, RelE2, YoeB, HigB1, HigB2 et HigB3. Pour atteindre cet objectif, j'ai utilisé une approche nommée nEMOTE (Non-phosphorylated Exact Mapping Of Transcriptome Ends) afin d'identifier tout d'abord les sites de clivages des toxines et les cibles à l'échelle du génome chez M. Smegmatis sauvage et chez un mutant qui ne code pas pour RNases J, ceci afin de minimiser le clivage des cibles de ces toxines par cette RNase endogène. Des analyses in vitro ont ensuite été effectuées sur deux de ces toxines, à savoir HigB1 et YoeB, et dans une moindre mesure, HigB2 et HigB3, afin de confirmer et d'étendre les données obtenues in vivo par nEMOTE.