Thèse soutenue

Mater Deum et Isis : pratiques cultuelles et processus d'interaction dans les provinces occidentales de l'Empire romain (Ier-IIIe s. p.C.)

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Auteur / Autrice : Carole Gomez
Direction : Laurent Bricault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'Antiquité
Date : Soutenance le 17/12/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Jean-Louis Podvin
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Bricault, María Paz de Hoz, Corinne Bonnet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Louis Podvin, Clarisse Prêtre

Résumé

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Au contact de la civilisation hellénistique, puis romaine, les cultes de Mater Deum et d’Isis se sont progressivement diffusés hors de leurs territoires d’origine. Ils ont pénétré l’Vrbs aux derniers siècles de la République, se sont ensuite peu à peu étendus à l’ensemble du monde romain, et durant les trois premiers siècles de notre ère, aux provinces occidentales de l’Empire. Pour étudier les multiples mécanismes qui ont présidé à leur implantation, il était nécessaire de se détacher d’un carcan historiographique centenaire pour se tourner vers des concepts analytiques plus récents. L’approche comparative déployée consiste à appréhender les cultes des déesses dans un triple contexte, territorial, humain et divin, qui a conditionné leur implantation et explique la diversité des pratiques qui les concernent. Chaque espace possède des caractéristiques propres, mais le maillage administratif romain dans lequel ils s’inscrivent a largement conditionné l’enracinement de leur culte, dont les pratiques diversifiées étaient portées par un vaste réseau d’acteurs aux identités multiples. Il convient alors d’analyser ces pratiques du point de vue des individus – humains ou sociaux – en action. Leurs nombreuses déclinaisons apparaissent dès lors comme le fruit de processus combinés d’individualisation et d’individuation. Les stratégies d’appropriation mises en œuvre par les dévots engendrent également la multiplicité des identités divines, perceptibles à travers l’onomastique employée pour les désigner, mais aussi par le biais du réseau divin dans lequel ils les insèrent. Il s’agit ici de voir comment les interactions multiples et les processus sociaux à l’origine des pratiques cultuelles isiaques et métroaques ont contribué à nourrir les identités des divinités et des sociétés dont elles sont le produit. En définitive, si ces cultes traduisent une forme non contestable de romanité, ils sont néanmoins le fruit de contextes locaux, de sociétés et d’individus, incitant à s’interroger plus largement sur l’effervescence des systèmes polythéistes antiques.