De l'autre côté du miroir : l'écriture extime dans les œuvres de fiction de Peter Handke, 2002-2011
Auteur / Autrice : | Gauthier Labarthe |
Direction : | Jacques Lajarrige |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, Littératures, Arts et Civilisations Germaniques |
Date : | Soutenance le 29/11/2019 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches et d'études germaniques (Toulouse ; Montpellier ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Régine Battiston |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Lajarrige, Ralf Zschachlitz, Mireille Calle-Gruber, Hilda Inderwildi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Régine Battiston, Ralf Zschachlitz |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail se propose d’analyser cinq œuvres écrites par Peter Handke dans les années 2000 (La Perte de l’image, La Grande chute, Don Juan (raconté par lui-même), Kali et La Nuit morave). L’angle d’approche adopté est celui de l’extime qu’il faudra définir non pas comme le contraire de l’intime, mais bien comme une de ses nouvelles modalités. Cette notion qui acte le tournant paradigmatique de l’écriture de soi à l’ère post-autobiographique, mettra au jour le mouvement différentiel qui anime l’écriture handkéenne. Abordant dans un premier temps les conflits entre ipséité et identité que subissent les personnages emportés dans un double mouvement de dés-appartenance et de ré-appartenance, ce travail étudiera plus précisément le partage du Dire au sein de configurations narratives qui remontent à un en-deçà du discours. Le fondement éthique qui interpelle la responsabilité du sujet d’écriture provoque une disjonction qui l’expose non seulement à autrui, mais aussi à la violence du grand Dehors. Face au chaos de la réalité frappée par la catastrophe, le processus d’extimation de l’écriture déconstruit le cadre de la perspective albertinienne pour mettre en place une nouvelle spatialité, un tiers-espace où résident à l’état latent les possibilités enfouies d’un contre-monde, d’une contre-histoire. Le nouvel espace devra être considéré comme une « fable topique » ouvrant à la reconfiguration sensible du réel ainsi qu’à la reconstruction de l’événement. La dernière partie sera consacrée à l’examen des différentes dynamiques actorielles et temporelles qui renouvellent l’essence du récit. L’art de la combinaison ainsi que le rôle accordé à l’« aventure » activent les pouvoirs de l’imagination pour recréer de la durée et réhabiliter ainsi la capacité de la littérature à raconter une histoire. L’extime exprime en dernière instance ce geste d’écriture donnant accès à l’expérience de l’événement narratif et éthique saisi dans l’instant du kaïros.