Thèse soutenue

Pour un empowerment socio-environnemental : sociologie d'un mouvement féministe alternatif au Brésil

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Auteur / Autrice : Héloïse Prévost
Direction : Hélène Guetat-BernardGema Galgani Silveira Leite Esmeraldo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 07/11/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Blandine Destremau
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Guetat-Bernard, Gema Galgani Silveira Leite Esmeraldo, Isabelle Guérin, Jules Falquet, Éric Sabourin
Rapporteurs / Rapporteuses : Blandine Destremau, Isabelle Guérin

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse appréhende la construction d'une utopie réelle féministe environnementaliste à partir de l'expérience du mouvement féministe agroécologique au Brésil. S'attachant aux enjeux scientifiques et sociaux d'un tel objet d’étude, une posture de recherche engagée est adoptée pour tendre vers une science sociale émancipatrice. La sociologie du genre et la sociologie des mouvements sociaux sont articulées à la pensée décoloniale féministe, à l'écoféminisme, à l'écologie politique latinoaméricaine. Un dispositif d'enquête pluriel et innovant est déployé. L'ethnographie en ligne et les entretiens appréhendent la constitution d'un espace de la cause féministe agroécologique. Les récits de vie et récits de luttes de femmes rurales du Nordeste, les observations d’espaces politiques tels que la Marcha das Margaridas, tout comme l'étude des écrits de femmes rurales (poèmes, chants), des expériences et du matériel militant·es permettent d'approcher le processus d’empowerment dans sa dimension socio-environnementale. À partir de méthodes d' « action-réflexion-action », le projet filmique participatif Mulheres rurais em movimento, co-construit avec le MMTR-NE (Mouvement de la Femme Travailleuse Rurale du Nordeste), s’inscrit dans la posture épistémologique défendue, dans sa mise en œuvre méthodologique mais présente également les processus de conscientisation et les pratiques écologiques et féministes des militantes. À partir des arènes du territoire, des mouvements sociaux, des institutions et des organisations agroécologiques et d'Internet ; cette étude permet de documenter trois principaux axes. Un projet de résistance/r-existence territorial se construit à partir d'une reformulation politique du travail paysan fondé sur l'agroécologie, de la communauté et des réseaux féministes. L'analyse articulée de la violence de genre et de la violence sur la nature met en lumière les liens renouvelés entre patriarcat et colonialité et montre une politisation sentipensée des militantes, à partir notamment d'une politique intersectionnelle et de la valorisation d'un féminisme faisant des émotions un outil politique. Enfin, l'institutionnalisation du féminisme est mise à profit dans la constitution d'un front commun qui œuvre aussi dans les organisations et institutions. Finalement, notre proposition de caractérisation d'un empowerment socio-environnemental tend à un renouvellement des cadres de pensée et d'action du travail et des luttes environnementalistes et féministes.