Thèse soutenue

Documenter le monde à l'ère des images fluides : stratégies artistiques

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Auteur / Autrice : Julie Martin
Direction : Christine Buignet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et Sciences de l'Art
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, langages et arts (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Pierre Baumann
Examinateurs / Examinatrices : Christine Buignet, Françoise Parfait, Frédéric Pouillaude, André Gunthert
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Parfait, Frédéric Pouillaude

Mots clés

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Résumé

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Cette recherche en art et sciences de l’art porte sur les pratiques d’artistes qui documentent l’histoire récente ou l’actualité, dans un environnement déjà intensément traversé de flux d’images, consécutivement à une connexion généralisée à Internet. L'étude s’appuie sur un corpus d’œuvres réalisées depuis 2005 par une douzaine d’artistes et adopte quatre points de vue successifs : celui de l’héritage historique et conceptuel, celui de la médialité, celui du positionnement artistique et celui de la portée politique des œuvres. L’analyse du contexte théorique et historique antérieur aux démarches artistiques étudiées révèle que les artistes concernés ne tentent pas de penser le contemporain sous l’angle de l’innovation ou de réagir par la tactique de la tabula rasa. Ceux-ci entreprennent au contraire de l’aborder par des stratégies qui échappent au temps historicisé, semblables aux démarches médiarchéologistes. L’approche médiale permet d’identifier des logiques néomédiatiques adoptées dans les œuvres documentaires, notamment l’intermédialité, la variabilité et la remédiation. Avec cette dernière, les artistes s’avèrent intégrer au sein de leurs productions des médias de diffusion des images pour rendre visible leur influence sur notre perception du monde et les révéler en tant que dispositifs à subvertir. Par ailleurs, en s’employant à créer des représentations et des récits du réel, les artistes qui les produisent semblent ne pas laisser aux seuls professionnels des médias d’information cette prérogative. Néanmoins, tout en empruntant leur démarche au journaliste et à l’enquêteur, les artistes prennent soin de rompre avec les certitudes auxquelles prétendent les discours journalistiques, en ayant recours à d’autres tactiques dont la plus singulière consiste à altérer visuellement les représentations. Enfin, au-delà des sujets et des approches qui peuvent être très critiques, il apparaît possible de caractériser différemment l’implication politique de ces œuvres et de mettre à jour, à l’ère de l’image fluide, une responsabilité éthique en actes artistiques.