Thèse soutenue

L'intégration lexicale et phonologique des emprunts au français dans les variétés canadiennes de l'anglais à partir du XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Julie Rouaud
Direction : Fabio MonterminiAnne Przewozny
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique anglaise
Date : Soutenance le 03/10/2019
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, langues, langage, ergonomie (Toulouse ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Nicolas Ballier
Examinateurs / Examinatrices : Fabio Montermini, Anne Przewozny, Manuel Jobert, Marie-Hélène Côté, Amélie Josselin-Leray
Rapporteurs / Rapporteuses : Manuel Jobert, Marie-Hélène Côté

Mots clés

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Résumé

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L’objet d’étude de cette thèse est l’intégration lexicale et phonologique des emprunts au français dans les variétés canadiennes de l’anglais à partir du XVIIe siècle. A ce jour, peu d’études ont été menées sur le rôle du français en anglais canadien. Le but de notre travail est d’évaluer comment et dans quelle mesure le français canadien influence les variétés canadiennes de l’anglais, et en particulier l’anglais parlé par la communauté anglophone de Montréal. Lorsque la Charte de la langue française (1977) a imposé le français à tous les niveaux de la société, ce dernier est devenu la langue dominante de la province de Québec. Ce changement culturel a provoqué une augmentation du bilinguisme au sein de la minorité anglophone. Par conséquent, nous pensons que l’anglais du Québec subit davantage l’influence lexicale et phonologique du français que la plupart des autres variétés d’anglais au Canada. Au même titre que tout autre phénomène d’interférence linguistique, l’étude des emprunts au français en anglais canadien implique d’examiner la nature des contacts entre français et anglais au Canada ainsi que les principales caractéristiques des variétés en contact. Grâce à une méthodologie qui comprend une base de données lexicale de canadianismes d’origine française, FrenCan, et un corpus sociophonologique oral PAC-LVTI[Montreal], nous nous attachons à montrer que le français exerce bien une influence sur les variétés de l’anglais canadien, et en particulier sur l’anglais de Montréal. Tout en présentant des traits qui sont caractéristiques de l’anglais canadien standard, tel le Canadian Raising, l’anglais de Montréal montre également des spécificités dues à sa situation de contact unique avec le français. Par exemple, nos informateurs les plus bilingues utilisent généralement plus d’emprunts et d’alternance codique que les non-bilingues. Par ailleurs, ils manifestent des taux de gallicisation nettement plus élevés dans leur discours oral, ce qui suggère que le français pénètre effectivement la langue anglaise en contexte bilingue. Afin de rendre compte précisément de l’influence du français dans les variétés de l’anglais canadien, nous proposons un dictionnaire de gallicismes canadiens basé sur FrenCan, qui tient compte de la variation régionale.